Mohammed Bazoum nouvel homme de la France au Sahel? Le président Nigérien accueillera à Niamey le futur QG de Takuba. La « force européenne » sera renforcée par 2500 à 3000 soldats français, pris de la fonte de Barkhane. Opération qui fermera des bases militaires au Mali.
Sa présence aux côtés d’Emmanuel Macron lors du sommet extraordinaire du G5 Sahel vendredi marque un tournant de la présence militaire française dans la région.
Entre les pays officiels de l’organisation : Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad et son pilote officieux, la France, il a davantage été question de la fin de Barkhane que de l’opérationnalisation effective de la force G5 Sahel.
Retrait de la présence française au Mali
Jugeant que la menace terroriste se déplace vers le sud, la France a annoncé la fermeture de bases de la force Barkhane dans le nord du Mali dès le « second semestre de l’année 2021 ». Les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou seront closes « d’ici le début de l’année 2022 », a annoncé Emmanuel Macron au cours d’une conférence de presse conjointe avec Mohamed Bazoum, successeur de Mahamadu Issoufou.
Au vue des récentes tensions entre la France et le nouveau régime de transition malien nées du coup d’État du 24 mai et malgré l’annonce par la France de la reprise de la coopération militaire avec l’armée malienne, le retrait français est le signe que les relations ne se sont pas améliorées entre Paris et Bamako, voire qu’Assimi Goïta a entamé une relecture des accords de coopération militaire datant de la fin de la colonisation.
La France maintiendra « à terme entre 2.500 à 3.000 » hommes au Sahel, contre 5.100 aujourd’hui, a affirmé Emmanuel Macron. Leurs deux missions seront: « la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des deux organisations ennemies », ainsi que « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ». De plus, Paris souhaite recentrer son action dans la zone des Trois frontières, Mali-Burkina-Niger.
La stratégie française s’articulera désormais autour de Takuba, l’avenir de Barkhane. Aujourd’hui composée de 600 hommes, elle sera localisée à Niamey. Le Tchad, qui abrite actuellement le QG de l’opération Barkhane, appelé à disparaitre, « restera enfin un élément clé de notre dispositif », a affirmé Emmanuel Macron. Après le décès d’Idriss Déby, Mahamat Déby, fils du défunt et chef de la transition Tchadienne, ne bénéficie donc pas de la confiance de Paris dont jouissait son père.
Cap sur le Golfe de Guinée
Après le Sahel, les pays du Golfe de Guinée, dont la Côte d’Ivoire et le Bénin, sont selon la France, les nouvelles cibles des groupes terroristes qui, auraient déjà amorcé une migration vers le sud de la région Ouest-Africaine.
« L’Afrique est devenue [le] principal terrain d’offensive et de croissance » des islamistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique »(EI), a estimé Emmanuel Macron. « Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace […] à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté, s’appuyant sur les dernières attaques menées « à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ». Et de préciser : « Cette offensive présage malheureusement d’une pression renforcée sur l’ensemble des pays du golfe de Guinée qui est d’ores et déjà une réalité ».
Teria News