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Mali: la France reprend la coopération avec l’armée malienne

Après une suspension d’un mois, la France a annoncé reprendre sa coopération militaire avec le Mali pour « sécuriser le flanc sud de l’Europe ». Intervenue vendredi 2 juillet, l’annonce marque un réchauffement des relations entre les deux pays, tendues par le coup d’État mené par le colonel Assimi Goïta le 24 mai dernier.

Le ministère français des Armées annonce la reprise de la coopération militaire avec l’armée malienne. Les opérations conjointes entre les deux armées avaient été suspendues le 3 juin dernier en condamnation du coup d’État du 24 mai.

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Le colonel Assimi Goïta, ancien Vice-président de la transition, aujourd’hui président, avait pris en otage l’ancien président Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane, tous deux emmenés au camp militaire de Kati.

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La France reste militairement engagée au Sahel

« A l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition [et a] décidé la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil, qui étaient suspendues depuis le 3 juin dernier », a fait savoir Paris. « La France reste pleinement engagée, avec ses alliés européens et américains, aux côtés des pays sahéliens et des missions internationales », a conclu vendredi le ministère des Armées dans son communiqué.

Takuba, l’avenir de Barkhane

La France a par ailleurs annoncé la fin de l’opération Barkhane, dont la majorité des 5.100 soldats sera redéployée au sein de la force Takuba, aujourd’hui regroupement embryonnaire de 600 hommes composée de soldats Français, Estoniens, Tchèques, Suédois et Italiens. Placée sous le commandement de Barkhane, Takuba amorce une européanisation de la « lutte contre le terrorisme » au Sahel. « Cette transformation ne signifie pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme », dans la région, a expliqué vendredi la ministre française des Armées, Florence Parly. « Nous avons collectivement, [nous] Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel et plus largement l’Afrique deviennent une zone refuge et d’expansion pour ces groupe terroristes affiliés à Daech et al-Qaïda », a-t-elle par ailleurs estimé.

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Annoncée lors de la Convocation de Pau en janvier 2020, la force Takuba est devenue opérationnelle en juillet 2020. Elle a pour objectif de « compléter » les actions de Barkhane, de conseiller, assister et accompagner au combat des unités conventionnelles maliennes, intégrées au commandement de Barkhane, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, la Mission militaire intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA) et les missions militaires et civiles de l’Union européenne (EUTM Mali, EUCAP Mali et EUCAP Niger).

Bien que redoutées par certains, les annonces de la suspension de la coopération militaire entre la France et le Mali, puis celle de la fin de l’opération Barkhane avaient été accueillies avec soulagement par une large partie de la population malienne qui perçoit la présence militaire française comme une force d’occupation et appelle à une diversification des partenariats militaires.

Teria News

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