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Éthiopie : les rebelles tigréens poursuivent leur progression après avoir pris la capitale régionale Mekele

L’armée rebelle (TPLF) de la région sécessionniste du Tigré, au nord de l’Éthiopie, poursuit sa progression après avoir repris la capitale, Mekele, lundi 28 juin. Les autorités fédérales ont pris la fuite et déclaré un cessez-le-feu unilatéral, ignoré par le TPLF qui menace de prendre Addis-Abeba.

C’est un retournement de situation dans le conflit qui oppose l’armée régulière éthiopienne aux forces rebelles du Tigré. Lundi, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a arraché Mekele, la capitale régionale, à l’armée fédérale qui contrôlait la ville depuis novembre 2020. Les forces loyalistes, aidée par l’armée Erythréenne, avaient mené une offensive sur le Tigré après que les rebelles ont rejeté les réformes politiques et capturé des bases de l’armée fédérale.

Les affrontements avaient alors fait des milliers de morts, fait basculer 350 000 personnes dans la famine et déplacé plus de deux millions de personnes. Mardi, l’armée éthiopienne a lancé un appel à un « cessez-le-feu humanitaire » dans la région.

L’ « État national du Tigré » poursuit sa progression

Une déclaration publiée par l’autoproclamé gouvernement de « l’État national du Tigré » a salué une « victoire éclatante », et confirmé que Mekele était « désormais sous le contrôle total des forces de défense du Tigré ». La déclaration appelle par ailleurs la population et les forces rebelles à « rester vigilantes, implacables et en alerte constante jusqu’à ce que le Tigré soit totalement libéré de toutes les forces d’invasion ».

Getachew Reda, porte-parole du TPLF a rejeté le cessez-le-feu d’Addis-Abeba. « Nos objectifs sont de dégrader les capacités de combat de l’ennemi […]. Nous ne nous arrêterons pas tant que le Tigré n’aura pas été nettoyé de toutes les forces ennemies. Nous ferons tout ce qu’il faut. », a-t-il déclaré à la chaîne CNN. « Si cela nécessite d’aller se battre en région Amhara ou en Érythrée, nous le ferons », prévient le TPLF qui qualifie de « blague » la trêve humanitaire proclamée par le gouvernement fédéral éthiopien. Les rebelles menacent de marcher sur Addis-Abeba et Asmara.

Le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Irlande ont demandé une réunion publique d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.

Lire ou relire :  « Amnesty International accuse l’armée Érythréene de tuerie de masse à Aksou »

Les hostilités entre les deux camps ont été le résultat d’une accumulation de griefs qui ont débordé après le report par Addis-Abeba des élections générales. Les autorités tigréennes ont alors considéré que le mandat du premier ministre, Abiy Ahmed, avait expiré. Toutes les parties ont été accusées d’avoir commis des massacres et des violations des droits de l’homme.

Teria News

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