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Chronique : l’Afrique face à l’essor des cryptomonnaies

Depuis la création en 2009 par Satoshi Nakamoto du Bitcoin, soit la plus ancienne cryptomonnaie, ces devises virtuelles n’ont cessé d’alimenter les passions et les désillusions sur le globe. La cryptomonnaie pourrait-elle représenter une sérieuse alternative aux monnaies traditionnelles, dont le franc CFA ?

La cryptomonnaie ou monnaie cryptographique est une technologie pair à pair, sans autorité centrale, par conséquent libre, sans frontières, en contournement des monnaies traditionnelles qui dominent depuis toujours les marchés mondiaux.

La reconnaissance du Bitcoin comme monnaie officielle par l’État du Salvador le 9 juin dernier, a certes été un coup retentissant et un pas non négligeable dans la reconnaissance de cette monnaie, cependant elle n’a eu aucune incidence sur le cours actuel du Bitcoin. Et ce, malgré que l’annonce a été savamment mise en scène, notamment par le député paraguayen Carlos Rejala Helman. Sa dernière envolée, une hausse historique, date de mi-avril. Son cours avait été enflammé par une publication d’Elon Musk sur Twitter. Le fondateur de Tesla avait alors, ni plus ni moins, annoncé l’acceptation du Bitcoin par son entreprise dans ses transactions et l’investissement de ses propres deniers dans les cryptomonnaies.

Si l’endossement par Elon Musk du Bitcoin a créé une hausse des cours, son rétropédalage a eu l’effet d’une avalanche ne laissant rien sur son passage, d’où une cote aujourd’hui en berne.

Cet épisode pose le problème de la volatilité de cette nouvelle approche monétaire sans frontières. De plus, si elle semble bannir les contraintes politiques liées aux monnaies traditionnelles, elle n’en demeure pas moins un refuge pour le marché noir, ce qui lui confère, à tort ou à raison, un caractère sulfureux.

Cette semaine, les autorités américaines ont annoncé avoir saisi une partie des 4,4 millions de dollars de rançon payés en Bitcoin après le piratage du Colonial pipeline. En mai, les transactions en Bitcoin ont été formellement interdites par la Chine qui a également supprimé plusieurs comptes dédiés aux cryptomonnaies sur le réseau social Weibo. Le Nigéria pour sa part, pays le plus peuplé d’Afrique et première économie du continent, l’a fortement déconseillé en raison des anarques récurrentes dans le pays basée sur les cryptomonnaies.

La zone CFA, sous le diktat et l’exploitation de l’ancien colon, se voit vanter l’adoption de cette approche monétaire par des activistes anti CFA comme Nathalie Yamb, alias « Dame de Sochi ».

Il faut reconnaître que malgré sa forte volatilité, la cryptomonnaie a le mérite de bousculer les codes financiers. Officiellement déconseillée par les États en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique et par la Chine, autant à cause de l’attrait qu’elle exerce sur le crime organisé que parce qu’elle représente une menace pour le système financier et pour la souveraineté des États, elle poursuit vaille que vaille son épopée. Reste à savoir si elle pourra égaler, voire définitivement évincer les monnaies traditionnelles dont les lobbies s’évertuent à défendre le monopole.

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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