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Tchad: au moins cinq morts dans des manifestations contre les militaires au pouvoir

Ce mardi, une semaine après l’annonce officielle de la mort d’Idriss Déby, au moins cinq personnes ont été tuées dans des manifestations contre le Conseil militaire de transition (CMT).

On compte au moins cinq morts mais le bilan pourrait être plus lourd. Selon la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH, ONG locale), neuf personnes ont été tuées, sept à N’Djamena, deux autres à Moundou.

Les militaires ont annoncé la couleur: gouverner dans le sang. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des jeunes pour réprimer une marche pacifique

Saleh Kebzabo, opposant historique à Idriss Déby Itno

Coup d’État institutionnel, succession dynastique et ingérence française

Les marches ont eu lieu à N’Djamena et dans le Sud du pays. Bravant l’interdiction de manifester émise par les militaires, les protestataires dénoncent le « coup d’État institutionnel » du CMT, lequel concentre les pouvoirs à travers son chef Mahamat Déby, fils du président défunt. À cet égard, les manifestants s’insurgent contre une « succession dynastique ». Ils protestent également contre l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad, Paris ayant déclaré soutenir « un processus de transition civilo-militaire« .

Un dialogue national inclusif

Bien entouré et inspiré par ses pairs autocrates du continent et par Paris qui de loin « veille » sur cette transition militaire, le CMT récite à la perfection le catéchisme des régimes militaires de transition sur le continent.

Ainsi, dans un discours télévisé diffusé à la mi-journée, Mahamat Déby a promis d’organiser « un dialogue national inclusif » durant la période de transition de 18 mois définie par la Charte de transition.

« Le Tchad continuera à tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux« , a par ailleurs affirmé le nouveau visage du Tchad, pays pivot dans la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel.

Les manifestations n’ont pas une seule fois été mentionnées dans cette prise de parole. Ce mardi, alors qu’Emmanuel Macron condamnait « avec la plus grande fermeté la répression » et appelait des lèvres à une « transition pacifique, démocratique et inclusive« , à ses côtés se tenait Félix Tshisekedi. Le président de la République démocratique du Congo et président en exercice de l’Union africaine, a lui demandé au CMT de « très vite revenir à l’ordre démocratique« .

Teria News

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