Encore un retournement de situation au Brésil dans le bras de fer qui oppose depuis plusieurs années Luiz Inácio Lula da Silva aux autorités judiciaires brésiliennes. Un juge de la Cour suprême a annulé, lundi, les condamnations au pénal de l’ancien président.
En plus de l’annulation de ses condamnations, à seulement un an de la présidentielle de 2022, lundi, Lula, 75 ans, a également été rétabli dans tous ses droits politiques. Le juge Edson Fachin a en effet estimé que le Tribunal de Curitiba, qui a reconnu Lula coupable dans quatre dossiers, n’était pas compétent pour se prononcer.
C’est devant le Tribunal fédéral de Brasilia qu’ils seront rouverts. Jusqu’à ce que l’instance se prononce, l’ex-président du Parti des travailleurs (2003-2010) est rétabli dans ses droits politiques.
Ces revirements judiciaires, en ballotages permanent en faveur puis en défaveur de Lula, jettent le discrédit sur la lisibilité de l’institution et accrédite la thèse de la partialité de ses décisions. Ce, en particulier après les preuves de collusion entre le candidat Jair Bolsonaro et le juge Moro, pilote de l’opération Lava Jato à l’origine de la chute de Lula, récompensé ministre de la Justice une fois Bolsonaro au pouvoir.
Éruptions de joie de l’internationale socialiste
« Après cinq ans de persécutions […] Lula est libre. Le juge Moro et sa bande désavoués. La magistrature brésilienne refuse de faire le sale boulot politique«
Ainsi s’était réjouit lundi soir sur Twitter le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
« Il y a un an, je remettais à Lula la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à l’Hôtel de Ville. Un magnifique souvenir« , a évoqué sur Twitter la maire de Paris, Anne Hidalgo, « Justice lui a été rendue hier. Quelle belle nouvelle ! », s’est-elle félicité.
Favori de la présidentielle de 2022
Après un an et demi de prison pour corruption, d’avril 2018 à novembre 2019, l’ancien président Brésilien avait été libéré sur décision collégiale de la Cour suprême. Malgré cette libération, il a été frappé d’inéligibilité.
Même incarcéré, Lula restait en tête des sondages de la présidentielle de 2018. Quatre ans plus tard, il semble le seul capable de priver Jair Bolsonaro d’un second mandat. Un récent sondage le place en effet en tête des intentions de vote avec 50%, contre 44% pour l’actuel chef d’État acculé par sa gestion laxiste de la crise sanitaire et économique de Covid-19.
Teria News