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Franc #CFA – #Eco: en appelant à brûler les billets de la nouvelle monnaie commune aux pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) dès leur mise en circulation, l’activiste Kemi Seba n’en finit pas de faire des vagues

Lancé sur VoxAfrica, ce mot d’ordre s’inscrit dans une intensification de la contestation contre l’Eco, une monnaie « toujours coloniale » a-t-il affirmé.

« C’est une transformation cosmétique du CFA en Eco. La mise en circulation de cette monnaie est un vol de la propriété intellectuelle, économique et industrielle de la communauté d’Afrique de l’Ouest. Cette monnaie vise à maintenir la domination française sur les intérêts africains », a-t-il par ailleurs dénoncé.

Rappelons qu’à l’origine, l’Eco est un projet élaboré par les fondateurs de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Plus encore, une marque déposée. En effet, la première partie du sigle anglophone de l’organisation, « Ecowas », fait délibérément mention de ce projet, ainsi porté en étendard par l’institution.

L’Eco du 21 décembre 2019, lancé par le tandem formé par le président français, Emmanuel Macron, et le président ivoirien, Alassane Ouattara à Abidjan, et l’Eco de la Cédéao sont donc deux projets bien distincts. Si le premier est un projet panafricain visant l’accélération de l’intégration sous-régionale et la consolidation du bloc Ouest-Africain, le second apparaît comme une contrefaçon destinée à donner l’apparence d’un changement afin de calmer les ardeurs d’une jeunesse Ouest-Africaine déterminée à obtenir son émancipation.

L’Eco original et l’Eco falsifié sont depuis l’objet d’un conflit entre le Nigéria, garante de l’esprit du premier et la France, à la manœuvre du second. Plus largement, les deux projets cristallisent une fracture au sein de la Cédéao entre d’une part, les pays francophones (Uemoa) en faveur d’un maquillage du CFA et d’autre part, les pays anglophones (Zone monétaire Ouest Africaine), dont le processus décisionnel est libre des chaînes de la francafrique. La profondeur de cette fracture est telle qu’elle pourrait provoquer la dislocation de la Cédéao, selon l’avertissement donné par le président nigérian Muhammadu Buhari en juin dernier.

Une fois la propriété intellectuelle de la Cédéao entre les mains des intérêts français, le seul rempart contre un CFA 2.0 demeure la société civile Ouest-Africaine.

Lire ou relire l’article de Teria sur la fabrique de l’Eco :https://www.facebook.com/111113380435151/posts/117952366417919/

Teria News

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