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Plusieurs proches de Guillaume Soro libérés dans la nuit de mercredi à jeudi 24 septembre

Ces membres de l’entourage de l’ancien Président de l’Assemblée nationale étaient détenus depuis décembre 2019. Une mesure d’apaisement dans un contexte de tensions pré électorales.

Alain Lobognon, député, Simon Soro, petit frère de Guillaume Soro et président de l’ONG La Vie, Souleymane Kamaraté Koné, directeur du protocole de Guillaume Soro, Kanigui Mamadou Soro, Kando Soumahoro, député, Soumaïla Yao, également député, figurent parmi les hommes libérés.

Presque tous étaient poursuivis pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » et avaient fait l’objet d’un mandat de dépôt fin décembre 2019, dans la foulée du mandat d’arrêt international émis contre Guillaume Soro. Arrivant du Ghana, l’ancien Premier ministre avait détourné de justesse son avion pour éviter d’atterrir à Abidjan ce jour-là.

Pressions internationales sur le régime d’Alassane Ouattara

Ces libérations interviennent dans un contexte de tensions pré électorales croissantes en Côte d’Ivoire, qui se cristallisent sur la candidature du Président sortant Alassane Ouattara à un troisième mandat jugé anti-constitutionnel par l’opposition. Ainsi, à un mois du premier tour de l’élection présidentielle le 31 octobre prochain, celle-ci a appelé dimanche 20 septembre à la désobéissance civile.

L’Union européenne appelle à l’apaisement du climat politique

Par ailleurs, les pressions internationales se font plus lourdes sur le régime Ouattara. Le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest multiplie les rencontres avec les acteurs politiques à Abidjan. De plus, dans un communiqué publié vendredi 18 septembre, l’Union européenne s’est opposée à un scrutin qui exclut les opposants.

« L’Union européenne (UE) rappelle son attachement aux principes d’inclusivité, de liberté d’expression, de transparence, de respect de l’État de droit et des éventuels mécanismes indépendants d’observation, nécessaires pour assurer un scrutin aux résultats crédibles et acceptés par tous », a réagi l’institution. « L’UE prend acte de la décision du Conseil constitutionnel, ce 14 septembre, relative aux candidatures retenues pour l’élection présidentielle. S’il ne lui revient pas de se prononcer à ce sujet, l’UE rappelle qu’il est de la responsabilité première des autorités et institutions ivoiriennes compétentes de garantir un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable, emportant l’adhésion des citoyens »

Union européenne

Premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire avec un volume d’échange de 5 179 milliards de francs CFA, soit 42% du commerce global du pays en 2017 (chiffres publiés en 2019), l’UE s’est également prononcée sur les violences pré électorales qui ont éclaté à la suite de l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara en appelant « les autorités à mener des enquêtes afin d’en poursuivre les auteurs ».

En réponse aux protestations, le 19 août, le gouvernement ivoirien a décidé de la suspension des manifestations. Une mesure ciblée par l’UE, laquelle a également appelé au « respect des libertés publiques, notamment le droit pour chaque citoyen de manifester pacifiquement, dans le cadre prévu par la loi, sans être inquiété, et d’exprimer des opinions politiques sans être arrêté ou emprisonné ».

Devant l’incertitude comme le risque qui entourent l’organisation du scrutin présidentiel, et le spectre de la crise post-electorale meurtrière de 2010-2011 qui continue de hanter les mémoires, la timidité, voire le silence des instances régionales en déconcerte plus d’un. En effet, la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest s’est contentée d’appeler au dialogue et à la retenue, et l’Union africaine demeure quasiment muette.

Teria News

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