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COP15 : Abidjan, siège de la lutte contre la désertification

Coup d’envoi de la COP15 lundi 9 mai. Pendant 2 semaines, décideurs politiques, société civile et bailleurs de fonds planchent sur les solutions à apporter à la désertification. Une bombe à retardement source de futurs conflits sur le continent.

Les conférences onusiennes sur le climat s’enchaînent et semblent s’enliser. Dans l’impasse depuis l’Accord de Paris, le sort de la Conférence des Nations Unies sur le climat, sœur ainée de la Conférence des Nations Unies sur la désertification, frappera-t-il cette dernière ?

Hôte du sommet, le président ivoirien Alassane Ouattara, entouré de neuf homologues, a ouvert les travaux de la COP15 sur une note sombre. Sera-t-elle suffisante pour créer un électrochoc continental et mondial ? Le thème de cette rencontre : « Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère » est, selon l’ONU, « un appel à l’action pour faire en sorte que la terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures ». L’organisation estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde.

« Notre sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse » […] « La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. 12 millions d’hectares de terres arables sont perdus. »

Alassane Ouattara, président ivoirien

Pays non-sahélien, la Côte d’Ivoire a tout de même été frappée de plein fouet par la désertification. Le pays a perdu 80% de ses forêts depuis son indépendance.

« La lutte harassante de l’Afrique contre la sécheresse et ses conséquences a donné lieu à une multitude de stratégies. À la vérité, toutes ces stratégies et toutes ces conférences n’ont pas atteint les résultats attendus. Chaque jour qui passe, la démographie augmente alors que l’environnement se dégrade entraînant la raréfaction des ressources. C’est pour cette raison qu’il faut agir vite avant qu’il ne soit trop tard. L’initiative d’Abidjan répond à cet impératif d’action. », a renchéri le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat

Des paroles aux financements et aux actes

L’objectif formulé : regénérer 3 millions d’hectares de forêt à l’horizon 2030. Pour l’atteindre, le président ivoirien appelle les bailleurs de fonds à investir massivement dans l’agroforesterie. Un décaissement d’1.5 milliard de dollars sur cinq ans sera nécessaire. Alassane Ouattara souhaite ainsi faire de la Côte d’Ivoire le cadre d’un projet pilote qui servira d’exemple au continent et aux autres pays du globe victimes de désertification. « L’initiative d’Abidjan est non seulement conçue comme un modèle de gestion durable des terres, mais aussi un modèle de production durable, susceptible de créer des emplois. C’est surtout un modèle qui peut être répliqué en Afrique et dans d’autres régions du monde », a expliqué le président ivoirien.

« La détérioration des écosystèmes accentue les famines, les malnutritions, les déplacements de populations. Elle engendre des tensions sociales et communautaires produisant de l’anomie sociale », a pour sa part alerté le président nigérien.

Pour les pays sahéliens, la lutte contre la désertification passe par un impératif : ressusciter le projet de la Grande muraille verte, programme ambitieux qui vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici à 2030 sur une bande de 8 000 kilomètres allant du Sénégal à Djibouti. C’est fort de ce constat que Mohamed Bazoum a demandé que 500 millions d’arbres soient plantés par an.

Outre les présidents Faure Gnassingbé, George Weah, Mohamed Bazoum ou encore Muhammadu Buhari, tous aux côtés d’Alassane Ouattara lors du coup d’envoi de la rencontre, Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devraient prendre part aux débats par vidéoconférence.

Teria News

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