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Transition Franc CFA – Eco : la Banque de France de Chamalières espère pouvoir imprimer les billets de la nouvelle monnaie

Un lobbying est en place pour conserver ces emplois en France, mais quelle mobilisation pour les créer dans la sous-région ouest-africaine ?

On prend les mêmes et on recommence ? Le passage du franc CFA à l’Eco pourrait profondément impacter les activités de la Banque de France de Chamalières. Localisée dans cette ville du Puy-de-Dôme de 17 173 habitants, l’institution est le siège de l’impression du Franc CFA. Ses quelques 650 salariés espèrent continuer imprimer la monnaie des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), même une fois venue l’ère de l’Eco. Lancée par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron en décembre 2019, la date exacte de sa mise en circulation est toujours inconnue. La nouvelle monnaie est également à l’origine d’une profonde fracture au sein de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), entre d’une part les pays de l’UEMOA et ceux de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA). Alors que la première, francophone, a adopté l’Eco, la seconde, principalement anglophone, lui reproche de l’avoir travesti pour demeurer dans le giron de la France et adopté unilatéralement. L’expression de ces dissensions a connu son apogée lorsque le Président nigérian Muhammadu Buhari a agité la menace d’une dislocation de la CEDEAO le 23 juin dernier.

L’impression des billets de banque des 8 pays de l’UEMOA figure parmi les activités les plus importantes de ce site de la Banque de France. Si elle représente un enjeu économique certain, cela vaut également pour la sous-région, où ces mêmes emplois pourraient, d’aucuns diraient, devraient être créés.

Le lobbying pour garder ces emplois en France est en cours

Dans une interview accordée à France 3 régions, Vincent Bonnier, Directeur général de la fabrication des billets à la Banque de France a déclaré « la BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) est notre client export le plus important. Cela représente une grosse part de notre activité. Pour l’instant, nous poursuivons notre coopération avec la BCEAO en répondant à leurs demandes d’impression de billets de la gamme actuelle. Les premiers billets de la commande 2021 de la BCEAO vont commencer à être imprimés à l’imprimerie de Chamalières en septembre-octobre ». « Si jamais on se trouve dans un scenario où l’impression des billets de la nouvelle monnaie est confiée à une autre organisation, cela aura évidemment un impact sur notre activité », a ajouté Vincent Bonnier.

Le Directeur général de la fabrication des billets à la Banque de France est dans son rôle quand il monte ainsi au créneau pour défendre les emplois qu’il supervise. Mais qui dans la sous-région pour militer pour l’implantation de ces emplois ici? Outre une question politique de souveraineté, la question représente aussi un enjeu économique non négligeable.

Teria News

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