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Mali : Officiellement nommés par décret vendredi 7 août, les 9 nouveaux sages de la Cour Constitutionnelle ont prêté serment hier, lundi 10 août

La nouvelle Cour est particulièrement attendue sur le dossier brûlant des 30 députés de l’Assemblée nationale aux sièges contestés par le M5.

Le Président de la Cour constitutionnelle malienne, Amadou Ousmane Touré élu à l’unanimité par les autres juges dimanche 9 août, souhaite mettre en avant une toge de monsieur anti-corruption, acquise après son action saluée à la tête du bureau du Vérificateur général de 2011 à 2018. Il lui sera toutefois difficile de faire oublier aux maliens qu’il est aussi l’ancien directeur de cabinet de Boubou Cissé, dont la démission est réclamée par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Bénéficiant du soutien indéfectible de ses pairs de la CEDEAO, renouvelé à chaque médiation de l’organisation sous-régionale, et de celui de la communauté internationale, qui s’est rangée derrière les décisions et recommandations de la CEDEAO, le Président Ibrahim Boubacar Keita apparaît intouchable. Ainsi, à défaut d’obtenir la démission du Chef d’État malien, c’est désormais vers son Premier ministre que se déplace la colère des manifestants.

Le remembrement de la Cour était une des recommandations du Sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu par visioconférence le 27 juillet. Signe que l’institution demeure étroitement impliquée dans la résolution de la crise sociopolitique, l’ancien Président nigérian et négociateur de l’organisation, Goodluck Jonathan, était présent lundi à Bamako pour assister à la cérémonie de prestation de serment de la nouvelle Cour. Il conduisait une forte délégation dépêchée par la CEDEAO dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de ses recommandations. « Les Maliens doivent regarder dans la même direction afin de relever les défis du moment dont la paix, la sécurité, l’éducation, la santé », a déclaré Goodluck Jonathan.

Rappelons que l’invalidation fin avril par l’ancienne Cour des résultats de 31 circonscriptions à l’issue des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la mouvance présidentielle, est considérée comme l’un des éléments déclencheurs de la contestation actuelle. Toutefois, elle n’est que la goutte qui fit déborder le vase, détérioration de la situation sécuritaire, et gabegie étant à la source d’un malaise latent.

Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi à la Place de l’Indépendance de Bamako à l’appel du M5-RFP. Cette mobilisation constitue un test pour le mouvement, qui, au sortir de la trêve de l’Aïd el-Kébir, n’est pas parvenu à réitérer l’exploit des mobilisations de juin et juillet.

Teria News

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