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Patrice Talon appelle à une réciprocité diplomatique et commerciale entre le Bénin et le Niger

« On ne peut pas nous voir comme des ennemis, vouloir notre collaboration et nos moyens… ». Première sortie de Patrice Talon après la décision d’imposer un embargo sur le pétrole nigérien. Le président béninois appelle à une normalisation des relations entre le Bénin et le Niger.

Deux jours après avoir suspendu l’embarcation du pétrole nigérien à partir du port de Sèmè-Podji, Patrice Talon explique sa décision. Le président béninois dit regretter l’absence de réaction de la partie nigérienne après les multiples démarches de la diplomatie béninoise pour normaliser ses relations avec le CNSP suite à la brouille née du traitement par le Bénin du changement de pouvoir à Niamey issu du coup de force du 26 juillet 2023.

Patrice Talon rappelle que le Bénin a rouvert ses frontières et envoyé plusieurs délégations, notamment conduites par son ministre des Affaires étrangères. Le chef d’État béninois estime que les échanges entre les deux voisins doivent épouser les codes diplomatiques traditionnels. Il est en effet reproché à Niamey de ne pas avoir averti Cotonou de l’arrivée d’une délégation nigérienne sur le sol béninois pour l’inauguration du pipeline. C’est la partie chinoise qui a informé les autorités béninoises, précise-t-il.

Par ailleurs, le chef du palais de la Marina ajoute que des quantités importantes de céréales produits au Bénin empruntent des circuits informels, permis par la porosité historique des frontières des États africains, pour être commercialisés au Niger alors que la frontière demeure fermée côté nigérien. D’où l’interdiction par Cotonou d’exporter son maïs, décrétée dans la foulée de l’embargo sur le pétrole. Il exige une réciprocité diplomatique et commerciale et appelle ainsi, à nouveau, à une normalisation des relations entre le Bénin et le Niger qui, selon lui, doit se traduire par le respect de règles qui codifient formellement et structurent les rapports entre deux États.  

« On ne peut pas nous voir comme des ennemis, vouloir notre collaboration et nos moyens. […] Si demain Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer le pétrole nigérien dans les eaux béninoises. […] Je suis peiné par les relations tendues entre le Niger et le Bénin, deux pays amis et deux pays frères. […] Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule ».

Patrice Talon, propos rapportés par RFI

Niamey garde le silence depuis lundi 6 mai et la décision de Cotonou de suspendre les exportations de brut nigérien à partir de son port de Sèmè-Podji. Selon certains médias, le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine aurait renvoyé dos à dos le Bénin et la partie chinoise, impliquée à travers sa compagnie China National Petroleum Corporation (CNPC).

Teria News

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