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Coup d’envoi ce jeudi de la campagne électorale pour la présidentielle du 22 février prochain au Togo

Un top départ sans enthousiasme, ni suspens.

L’atmosphère est morose au Togo, une chape de plomb repose sur le pays. 7 candidats sont en lice pour ce scrutin dont le président Faure Gnassingbé. Au pouvoir depuis 2005, le président togolais brigue un 4e mandat de 5 ans à la tête du Togo. Du côté de l’opposition des 6 candidats qui se présentent, deux se disputent le leadership, Agbéyomé Kodjo, l’ancien Premier ministre de Gnassingbé Eyadema d’une part, et Jean-Pierre Fabre d’autre part.

L’opposition pour ce scrutin part en rangs dispersés, la C14, bannière sous laquelle s’agrégeaient ses multiples factions ayant volé en éclats, sans doute une des dernières preuves de l’immaturité politique de l’opposition togolaise. Immaturité révélée en décembre 2018. La C14 a en effet raté le virage des législatives avec sa stratégie de la chaise vide. À l’issue de ce scrutin, la majorité présidentielle UNIR a perdu 3 sièges, malgré le boulevard ouvert par l’opposition. Signe qu’une brèche était ouverte, une fenêtre d’opportunité enfoncée, dans lesquelles il suffisait de s’engouffrer, mais encore fallait-il s’en apercevoir. Ce choix malheureux lui a fait perdre l’occasion d’opposer une résistance institutionnelle à la mouvance. Par défaut de lucidité politique, l’opposition n’a que la rue quadrillée par les forces de sécurité du régime pour s’exprimer.

La faible victoire d’UNIR en décembre 2018 a permis au président Faure Gnassingbé de faire passer une réforme de la Constitution à la mesure de ses ambitions. Clés en mains, la majorité présidentielle a modifié la loi fondamentale le 9 mai 2019, avec 90 voix pour sur 91. Désormais le scrutin présidentiel est uninominal majoritaire à deux tours, au lieu d’un seul, un Sénat est créé, mais surtout, est actée la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux exercices de 5 ans au lieu de 7. Si la dernière soustraction est un acquis de la mobilisation de l’opposition, sa principale défaite se trouve aussi être le premier trophée du président togolais: la non rétroactivité de la limitation de mandats. Ainsi Faure Gnassingbé est libre de se représenter en 2020 et en 2025, et pourrait inscrire encore 10 ans de règne à la tête du Togo. Ajoutons qu’à la descente de son fauteuil présidentiel, la nouvelle Constitution lui accorde le statut de sénateur à vie, qui s’accompagne d’une confortable immunité.

La question des boycotts sur le continent dépasse largement le seul exemple togolais. Bien qu’elle ait montré ses limites, cette stratégie perdante demeure prisée par plusieurs oppositions, aujourd’hui notamment au Cameroun. Pourtant l’histoire entérine les résultat des scrutins et non les boycotts.

Wuldath MAMA

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