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Le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly est mort ce mercredi 8 juillet à 61 ans

Rentré à Abidjan après un séjour sanitaire de deux mois en France, le dauphin d’Alassane Ouattara a participé à son premier Conseil des ministres ce mercredi. Mais au cours de cette réunion gouvernementale, Amadou Gon Coulibaly a été victime d’un malaise fatal.

« La Côte d’Ivoire est en deuil. J’ai la profonde douleur de vous annoncer que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, chef du gouvernement, nous a quittés en ce début d’après-midi après avoir pris part au Conseil des ministres ce mercredi 8 juillet 2020 au palais de la présidence de la République », indique un message du président Alassane Ouattara.

« Je rends hommage à mon jeune frère, mon fils Amadou Gon Coulibaly qui a été pendant trente ans mon plus proche collaborateur. Je salue la mémoire d’un homme d’Etat de grande loyauté, de dévouement et d’amour pour la patrie. Il a incarné cette jeune génération de cadres ivoiriens de grande compétence et d’extrême loyauté à la nation. Avec la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, la Côte d’Ivoire perd un modèle pour la jeunesse. Un exemple de compétence, d’ardeur au travail et d’abnégation », indique également le message lu aux Ivoiriens.

Les deux mois passés en France se seront avérés insuffisants. Amadou Gon Coulibaly a passé un séjour d’urgence en France pour un « contrôle médical », selon un communiqué de la présidence ivoirienne. Admis à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, le Premier ministre ivoirien, dont l’absence prolongée faisait polémique, est revenu le jeudi 2 juillet. Pris d’un malaise lors du Conseil des ministres de ce mercredi qui devait marquer sa rentrée et son retour aux affaires, le successeur désigné du président Alassane Ouattara a été conduit dans une clinique d’Abidjan pour y être traité. C’est là que le chef du gouvernement ivoirien a rendu l’âme.

Ce décès soudain change la donne de la présidentielle d’octobre prochain

Impopulaire et contesté au sein même de sa famille politique, le bras droit et homme de confiance d’Alassane Ouattara a été imposé par son mentor comme le candidat officiel du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette désignation, intervenue une semaine jour pour jour après que le président ivoirien a annoncé ne pas briguer un 3e mandat, n’a pas été sans remous. Elle s’est en effet faite au grand dam de quelques caciques du RHDP, qui n’ont pas hésité à faire défection. De plus, les contestations au sein du gouvernement ont été la cause d’un remaniement ministériel, marqué par le limogeage du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Albert Mabri Toikeusse, allié et vice-président de la coalition au pouvoir, mais trop critique vis à vis du choix du RHDP. Il a été remplacé par Adama Diawara.

Par ailleurs, la succession à Alassane Ouattara est relancée, Hamed Bakayoko, ministre de la défense fait figure de favori. Ceci, si comme certains l’imaginent, le président ivoirien ne revient pas sur sa décision de ne pas se représenter.

De nouvelles perspectives pour le futur de la CEDEAO et de l’Eco

Après les menaces de dislocation formulées fin juin par le président nigérian Muhammadu Buhari, les cartes pourraient être rebattues. La paternité de l’Eco et le leadership sur la question de la souveraineté économique et monétaire de la sous-région ouest-africaine étaient objet de vives tensions entre la Côte d’Ivoire, bras armé de la France au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO, et le Nigeria, intransigeant sur son indépendance et les critères de convergence. Sans le leadership d’Alassane Ouattara par le biais de son dauphin, le dialogue pourrait faire son retour entre l’UEMOA, pressée d’adopter l’Eco falsifié par les élites sous régionales et la France, et les autres membres de la CEDEAO, plus particulièrement le Nigeria.

Mais avant tout, la Côte d’Ivoire est endeuillée, elle perd un fils et serviteur de l’État. La classe politique ivoirienne salue à l’unanimité la mémoire d’Amadou Gon Coulibaly.

Teria News

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