L’entretien a eu lieu mardi, en marge du mini sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sur la crise malienne.
Une délégation de quatre membres du CNSP, menée par leur Président, le Colonel Assimi Goïta, a rendu visite à l’ancien Président Ghanéen. La rencontre s’est tenue en aval des discussions avec les Chefs d’État de la CEDEAO mardi à Accra.
Jerry John Rawlings a exhorté les militaires maliens à s’illustrer par un « leadership exceptionnel » pendant la période de transition, en luttant contre la corruption, pour ouvrir une ère de prospérité.
Le multipartisme et la démocratie occidentale sources de déstabilisation et de corruption en Afrique
« Le niveau de corruption qui fait désormais partie intégrante de la démocratie multipartite a créé un climat général de stress et de tension qui peut déstabiliser certaines aires de notre région. Il est malheureux que le monde soit contraint à une démocratie multipartite avec corruption et violence plutôt que d’autres formes de pratiques démocratiques sans corruption ou avec un minimum de corruption ».
J.J Rawlings
« Malheureusement, l’Occident semble favoriser les tendances politiques corruptibles afin de continuer à dominer notre sécurité et notre économie », a-t-il ajouté.
Honneur à un ancien putschiste, mais aussi au père de la démocratie ghanéenne
De passage au Ghana, il était difficile à la délégation du CNSP de ne pas présenter ses respects à Jerry John Rawlings, lui-même auteur de 3 coups d’État, dont un raté.
Lieutenant d’aviation de l’Armée de l’air ghanéenne, Jerry Rawlings tente son premier coup de force en mai 1979. Suite à l’échec de sa tentative, et son arrestation, il reprend les armes trois semaines plus tard et renverse le régime de Fred Akuffo. Après une brève période de transition, en septembre 1979, il rend les rênes du pouvoir à un gouvernement civil dirigé par le Président Limann.
Déçu par le nouveau régime, Rawlings mène un troisième coup d’État en décembre 1981 et devient Président du Conseil provisoire de la défense nationale. En 1992, il démissionne de l’armée, instaure le multipartisme au Ghana, et fonde le Congrès démocratique national. Il effectue deux mandats à la tête du Ghana, de 1992 à 2000.
Toujours aucun accord avec la CEDEAO
Mardi, l’organisation sous-régionale a refusé de valider la Charte de transition adoptée à l’issue de journées de Concertation nationale, et rejetée par une majorité du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). La CEDEAO continue d’exiger un Président et un Premier ministre civils. Le Vice-président, selon le Président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, pourra être occupé par le CNSP « uniquement pour des questions de défense et de sécurité » et « ne pourra pas remplacer le Président en cas de vacance. »
Aucun accord certes, ni de levée des sanctions, mais une première prise de contact qui symbolise une reconnaissance tacite des nouvelles autorités maliennes, jusque là refusée par la CEDEAO. De retour à Bamako, le CNSP a commencé à étudier les demandes de l’institution.
Teria News
