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Sénégal : « S’il meurt, on héritera de sa femme », dit Pape Malick Ndour à propos d’Ousmane Sonko 

« S’il meurt, on héritera de sa femme […] Sonko n’a qu’à préparer ses femmes… ». Déclarations choc du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi à propos d’Ousmane Sonko. Pape Malick Ndour promet par ailleurs que lui et son parti feront « face à son arrogance ». L’opposant pour sa part, dénonce les dérives dictatoriales et ethnicistes du président Macky Sall.

Deux jours après l’arrestation arbitraire d’Ousmane Sonko au cours de laquelle des policiers ont, vidéo à l’appui, extrait l’opposant de son véhicule sans mandat d’arrêt ni d’amener, le climat politique ne cesse de se tendre au Sénégal. Vendredi, c’est une sortie du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi qui a une nouvelle fois, électrisé l’opinion.

« S’il meurt, on héritera de sa femme […] Sonko n’a qu’à préparer ses femmes parce que nous n’allons pas mourir, nous allons vivre. Il est donc averti »

Pape Malick Ndour, ministre de la Jeunesse et de l’Emploi

Le ministre réagissait à une déclaration polémique d’Ousmane Sonko qui, la veille de son procès pour « diffamation, injures et faux » contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, affirmait que la jeunesse était prête à le soutenir au point que les « mamans de ceux qui vont mourir enfanteront à nouveau ».

La mouvance en ordre de bataille contre Ousmane Sonko

« On défie les institutions et il faut féliciter l’État et la police. Le droit a été dit, sur toute sa rigueur. On lui demande des preuves. Il faut qu’il en apporte », a par ailleurs ajouté le ministre de la Jeunesse, avant d’annoncer que l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, allait accompagner Mame Mbaye Niang car « tout se fera sur le terrain politique si Ousmane Sonko n’arrête pas ». « Nous allons faire face à son arrogance », a-t-il précisé.

À un an de la prochaine élection présidentielle fixée au 25 février 2024, Pape Malick Ndour annonce ainsi une guerre de tranchées contre l’opposant qui doit faire face à la justice dans deux dossiers susceptibles de le rendre inéligible et dès lors, de lui barrer la voie vers la magistrature suprême. D’une part, l’affaire Adji Sarr, du nom de la jeune femme qui accuse le leader du Pastef de l’avoir violée à de nombreuses reprises alors qu’il se rendait dans le salon de massage où elle était employée. D’autre part, l’affaire Mame Mbaye Niang dans laquelle la justice, accédant à la demande des avocats d’Ousmane Sonko, a renvoyé l’affaire au 16 mars afin de permettre à la défense, nouvellement constituée, de prendre connaissance du dossier.

« Macky Sall […] est le seul dictateur qui existe aujourd’hui au Sénégal »

Miliciens supposés au sein du Groupement Mobile d’Intervention du Sénégal

« Le pire, c’est qu’aujourd’hui, on a vu des milices privées se fondre dans les rangs des forces de l’ordre, tirer des gaz lacrymogènes contre des foules sans que ces forces de l’ordre n’interviennent. Ce qui se passe dans ce pays est extrêmement grave. Le régime de Macky Sall entretient une milice privée que tout le monde connait et reconnait, que nous connaissons, que nous avons identifié, photographié. Et cette milice aujourd’hui commet des exactions contre la population. Macky Sall […] est le seul dictateur qui existe aujourd’hui au Sénégal. »

Contestant son arrestation, Ousmane Sonko dénonce par ailleurs les dérives ethnicistes du régime de Macky Sall. Inédites au Sénégal, elles visent selon lui, à monter les Sénégalais les uns contre les autres et s’inscriraient dans une « obsession pour le pouvoir et pour un troisième mandat » amenant le régime à « franchir la ligne rouge ».

Un an avant la prochaine échéance présidentielle, se dessine un duel entre Ousmane Sonko et le président Macky Sall qui, apparaît de jour en jour comme candidat à sa propre succession, en dépit de la limitation constitutionnelle du nombre de mandats à deux. Retenue par la société civile ainsi que par la majorité de l’opinion publique, cette première interprétation est contestée par la mouvance présidentielle dont certains membres estiment que la révision de 2016 remet les compteurs à zéro et dès lors, ne s’applique pas à Macky Sall, élu pour la première fois en 2012 et réélu en 2019.

Teria News

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