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Conseil de sécurité : la France favorable à l’attribution de deux sièges permanents à l’Afrique

Paris en faveur de l’attribution à l’Afrique de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans une interview accordée à France 24, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a défendu l’intérêt de cette réforme du système onusien. L’Afrique, véritable acteur ou faire-valoir d’un multilatéralisme aux abois ?

Une meilleure inclusivité des institutions multilatérales, à plus forte raison l’organe le plus puissant et emblématique des Nations unies, est la seule garantie d’assurer la survie du multilatéralisme érodé par la lourdeur de ses processus de prise de décision, le deux-poids, deux mesures des super-puissances et leur mainmise, non seulement inéquitable, mais également illégitime au vu des bouleversements géopolitiques majeurs survenus depuis 1945, sur les institutions internationales.

Si la première présidence de Donald Trump a porté un coup dur au multilatéralisme, que quatre années de gouvernance Biden n’ont pas suffi à restaurer au regard de l’impuissance onusienne face aux crises russo-ukrainienne et gazaouie, il semble que, comme sur bien d’autres sujets, la diplomatie Trump n’ait offert qu’un miroir aux structures auxquelles elle s’est confrontée, en révélant leurs failles. Un électrochoc en somme, face à la léthargie de mécanismes désuets.  

La France se joint à la voix des États-Unis

« Ce que nous défendons, c’est l’idée d’avoir deux sièges permanents pour les pays africains au Conseil de sécurité […] D’ici la fin du mois, je me rendrai à Addis-Abeba pour un échange entre la France et l’Union africaine […], l’occasion de réaffirmer l’ambition qui est celle de la France de réformer les institutions multilatérales et internationales et je pense en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, pour que l’Afrique puisse y être mieux représentée. »

Au cours d’un entretien accordé par Jean-Noël Barrot à France 24 et RFI ce mardi, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères s’est prononcé en faveur de l’attribution à l’Afrique de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU.  

Toutefois, Jean-Noël Barrot n’a pas clarifié la position de la France sur la question pourtant cruciale d’une intégration pleine et entière impliquant un droit de véto. Question d’autant plus importante que la proposition américaine avait fait un tollé au sein des élites continentales et plus particulièrement de ses opinions publiques, précisément sur cette base, Washington refusant d’étendre le droit de véto à tout nouveau membre permanent du Conseil de sécurité.

De plus, toujours en lien avec la première problématique, si une ouverture de l’organe onusien avec le droit de véto devrait être acceptée par les pays africains, sans cet instrument, les propositions de Paris et Washington rentrent dans le cadre d’une politique classique de soft-power, visant à renforcer la légitimité de ces puissances sur le contient, principalement face à la montée de la Chine et de puissances moyennes comme la Turquie ou l’Iran, ce qui en réduit la portée aux yeux de populations désormais averties sur les questions géopolitiques.   

En outre, la proposition française reste conditionnée au maintien de l’offre américaine sous le leadership de Donald Trump. Sa diplomatie estimera-t-elle que cette parole engage les États-Unis ou uniquement l’administration de Joe Biden ? Sans le soutien américain à cette proposition d’élargissement, celle-ci n’a en effet aucune chance d’aboutir.

Teria News

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