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Réconciliation inter-palestinienne sous médiation de la Chine

Pékin, nouvel acteur majeur au Proche-Orient ? Sous l’égide de la Chine, les frères ennemis Palestiniens du Fatah et du Hamas ont échangé une poignée de main. Une réconciliation scellée par un accord politique portant sur un gouvernement mixte en vue de l’après-guerre Israël-Hamas à Gaza.

C’est un nouveau coup de force diplomatique pour Pékin. Un an après avoir parrainé la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, grands rivaux régionaux, mais depuis janvier 2024 partenaires au sein des BRICS+, la Chine parvient à initier une poignée de main historique entre Fatah et Hamas. Les deux factions rivales de la vie politique palestinienne devraient ainsi mettre un terme à une guerre fratricide.

Un accord de gouvernement d’après-guerre

« Aujourd’hui, nous signons un accord sur l’unité nationale et nous déclarons que la voie à suivre pour achever ce processus est l’unité nationale »

Moussa Abou Marzouk, responsable du Hamas

Plusieurs jours de pourparlers auront été nécessaires, 14 au total. Mais l’objectif des négociations a été atteint : mardi 23 juillet, Fatah et Hamas ont signé un accord « d’unité nationale » dans le but affiché de mettre fin à la division du peuple Palestinien et à l’émiettement de l’influence politique de la Palestine sur l’échiquier régional et international. L’accord en lui-même comprend huit piliers dont la formation d’un « gouvernement intérimaire de réconciliation nationale » chargé de gouverner l’ensemble des territoires palestiniens unifiés, à savoir la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.

Il s’agit d’une victoire politique pour les populations alors que l’offensive israélienne à Gaza, son bilan en vies civiles proche de 40.000 morts, les images de destruction de l’enclave côtière et de la souffrance des Gazaouis amplifient le plaidoyer en faveur de la création d’un État palestinien. Ce, devant les juridictions transnationales où la Cour internationale de justice (CIJ) a, dans un avis consultatif rendu le 19 juillet, une nouvelle fois conclu que « l’occupation prolongée » des territoires palestiniens par Israël depuis 1967 était « illégale » ; au sein des fora internationaux comme l’Assemblée générale de l’ONU où une majorité écrasante de 143 États se sont prononcés, le 10 mai dernier, en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien, enfin ; dans les chancelleries avec la récente reconnaissance d’un État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège. 

Ces séquences juridictionnelles et diplomatiques rendent improbables le retour au statut quo qui présidait avant l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte israélienne qui s’ensuivit.

Pékin, acteur diplomatique majeur sur la scène globale

Cet accord révèle les ambitions de la Chine de se poser en médiateur global et de convertir son poids économique en influence diplomatique. D’autant, qu’il intervient après la médiation réussie entre l’Arabie Saoudite et l’Iran en mars 2023. Bien que fragilisé par le conflit entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza et malgré le scepticisme de plusieurs observateurs, le deal entre les deux géants régionaux a tenu. Toutefois, la question de la gouvernance de l’enclave palestinienne une fois la guerre terminée reste entière. À cet égard, Pékin pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin.

Qualifiée de « passager clandestin » de l’ordre international par Barack Obama au vu de sa réticence à s’impliquer dans les grandes crises qui le bouleversent, la Chine a vraisemblablement tourné une page de sa politique étrangère. Désormais, Pékin projette sa puissance sur les théâtres de conflits globaux, quitte à voler la vedette aux États-Unis. Alors que les plans de paix successifs médiés par Washington, Doha et le Caire continuent d’achopper sur les calculs politiques de Benyamin Netanyahu, la Chine entend bien profiter de cette fenêtre d’opportunités et parler à tous les acteurs pour s’illustrer en acteur majeur du Proche et Moyen-Orient.

Teria News  

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