Des Assises nationales les 25 et 26 mai. Quelques semaines avant la fin de la Transition, le 1er juillet prochain, les autorités convoquent les Forces vives de la nation pour discuter de la suite à lui donner. Au cœur des débats: une probable prorogation.
Dans un parallélisme presque parfait avec le Mali, le Burkina Faso annonce la tenue d’Assises nationales pour déterminer la suite de la Transition. Toutefois, contrairement à Bamako où les autorités militaires avaient laissé passer la date buttoir du 26 mars sans en marquer l’avènement, Ouagadougou ouvre le débat en amont de la fin officielle de la Transition. Prévue se terminer le 1er juillet prochain selon la Charte de 14 octobre 2022, la tenue d’élections est à ce jour inenvisageable au vu du niveau de préparation des autorités. Elle n’est surtout pas à l’agenda de Ouagadougou qui met en avant des préoccupations sécuritaires, prioritaires à tout processus électoral, selon elles.
Vers une prolongation de la durée de Transition
« Lesdites Assises permettront aux représentants des forces vives de la Nation de délibérer sur la suite à donner à la transition dont la durée impartie par la Charte du 14 octobre 2022 court jusqu’au 1er juillet 2024. […] Ces Assises ne seront pas différentes des Assisses passées. Il s’agit des mêmes forces vives qui vont se rassembler (qui) vont faire un bilan des mois écoulés et décider si, il faut donner une suite à la transition ; quelle suite il faut donner. Ce sera à elles de décider de façon souveraine »
Emile Zerbo, ministre de l’Administration territorial, de la Décentralisation et de la Sécurité du Burkina Faso
« Le ministre sait compter sur l’engagement citoyen et patriotique du peuple burkinabè dans toutes ses composantes pour une participation réussie gage de renforcement de notre souveraineté », poursuit le communiqué lu mardi soir sur les antennes de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB). Emile Zerbo précise que les Forces vives de la nation sont principalement constituées des forces de défense et de sécurité, de la société civile et des partis politiques, dont les activités sont suspendues depuis le 30 septembre 2022. Au cours de ces Assises, les Forces vives seront habilitées modifier la Charte de Transition.
Samedi 11 mai, le stade Issoufou Joseph à Ouagadougou a été le théâtre d’un rassemblement populaire de milliers de burkinabè. Jeunes et moins jeunes se sont déplacé pour manifester leur soutien au régime du président Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 à la faveur d’un coup d’Etat qui a renversé Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même tombeur de Roch Marc Christian Kaboré 9 mois plus tôt. La foule a également appelé à la prorogation de la Transition.
Le mal-être électoral en Afrique
Tchad, Togo, les élections organisées au cours du premier semestre de cette année 2024 en Afrique se sont révélées des caches misère : celle de systèmes à bout de souffle, qui tirent sur la corde électorale en misant leur reconnaissance sur des scrutins dont l’issue est courue d’avance. La sacro-sainte trinité de l’urne, l’isoloir et du bulletin est dévoyée avec la complicité des bailleurs de fonds internationaux et des institutions sous-régionales. Les mêmes qui soumettent les régimes à la pression électorale, s’empressent de reconnaitre des scrutins truqués. Les populations elles, se retrouvent coincées dans un formol institutionnel, abandonnées à la mal-gouvernance qu’il enfante immanquablement.
Sombre, ce tableau pousse beaucoup à verser dans un cynisme préoccupant, lit du dégagisme institutionnel ambiant. Emerge toutefois le contre-exemple sénégalais, espoir de la réconciliation des peuples africains avec les processus électoraux.
Teria News