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Des bases militaires américaines dans 3 pays du golfe de Guinée

Les États-Unis envisagent installer des bases de drones militaires dans 3 pays du golfe de Guinée, dont le Bénin. Objectif : lutter contre l’avancée djihadiste vers ces États côtiers, mais aussi contenir l’influence russe au sein de l’Alliance des États du Sahel.

Les révélations du The Wall Street Journal, citant des responsables Américains et Africains, indiquent que Washington envisage d’installer des bases de drones militaires dans trois pays côtiers de la sous-région Ouest-africaine soit, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Les pourparlers devant mener à un accord entre ces pays du golfe de Guinée et les États-Unis encadrant la présence de bases abritant des drones de reconnaissance non armés et leurs pilotes sont actuellement en cours, ajoute le journal.

Lutter contre la menace terroriste et occuper le terrain

Ces drones de reconnaissance devraient permettre aux forces américaines d’effectuer « une surveillance aérienne des mouvements des djihadistes le long de la côte ouest-africaine » et de « fournir des conseils tactiques aux troupes locales pendant les opérations de combat ».

Selon le The Wall Street Journal, Washington attend ainsi renforcer ses partenariats sécuritaires avec le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire afin de contrer la métastase naissante de la menace djihadiste, représentée par Al-Qaïda et l’État Islamique dans la sous-région. 

Alors qu’à la faveur des coups d’État survenus au Sahel depuis août 2020, les relations entre la France et ces pays, aujourd’hui rassemblés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’est détériorée au point de provoquer le départ de toutes les troupes hexagonales opérant au Mali, Burkina Faso et au Niger, démantelant dans le même souffle l’architecture multilatérale de lutte contre le terrorisme dans la sous-région, les États-Unis amorcent un mouvement inverse.  

Combler le vide laissé par la disgrâce Hexagonale

« La nature a horreur du vide », dit l’adage. Face à l’influence grandissante de la Russie, laquelle a rouvert son ambassade à Ouagadougou fin décembre après 31 ans d’absence, et la présence de Wagner qui pourrait s’étendre du Mali aux autres pays de l’AES, les États-Unis souhaitent occuper le terrain.

Washington entérine l’impuissance de la France, balayée par les mouvements souverainistes qui ont porté au pouvoir et fondent la légitimité populaire des régimes de Transition militaire de la sous-région. À l’instar du Niger où, après les condamnations d’usage consécutives au coup d’État du 26 juillet 2023, les États-Unis se sont désolidarisés de Paris en reconnaissant implicitement les nouvelles autorités militaires via l’envoi d’émissaires au CNSP, dont une nouvelle ambassadrice, ou comme en Centrafrique où, alors que les tensions entre Bangui et Paris se sont soldées par le départ des forces françaises, Washington reprend du terrain via la société Bancroft, les États-Unis reprennent les choses en main dans la sous-région Ouest-africaine.

Si Washington fait cavalier seul, les pays européens eux, suivent la même logique, mais collectivement. En effet, selon le journal allemand Die Welt am Sonntag, suite à la paralysie de son action au Sahel, l’Union européenne envisage de déployer une nouvelle mission militaire au Ghana, au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire afin de lutter contre le terrorisme dans le golfe de Guinée.

Teria News

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