Il était « passé à quelques pas de la mort » le 17 août dernier, selon son avocat Juan Branco. À nouveau tombé dans le coma cette semaine, Ousmane Sonko serait dans un état critique. Ses avocats en appellent au président Macky Sall.
L’opposant Sénégalais serait entre la vie et la mort. Ses avocats alertent sur la dégradation de l’état de santé d’Ousmane Sonko qui, de retour dans sa cellule, avait repris sa grève de la faim. Huit jours de privations qui auront précipité l’opposant dans un coma dont il est sorti dans un état particulièrement préoccupant. « Il est tombé dans le coma le 23 octobre. Il a repris connaissance le même jour, mais il est dans un état très faible. Les soins continuent », déclarait son avocat Me Ciré Clédor Ly le 25 octobre dernier, avant de lancer un appel aux autorités sénégalaises. « La situation est alarmante. Les médecins lui administrent des soins qu’il n’est pas en mesure de refuser. Je lance un appel solennel au chef de l’État parce qu’il a les moyens de mettre fin à cette situation. », a-t-il poursuivi.
Confrontation politico-judiciaire
Adversaire désigné de la majorité à la présidentielle de février 2024 et tête de pont de la contestation populaire contre les ambitions de troisième mandat prêtées à Macky Sall (avant que ce dernier clarifie ses intentions le 4 juillet dernier), Ousmane Sonko a mené les grandes batailles de l’opposition sénégalaise au sein de la coalition Yewwi Askan Wi, aujourd’hui désagrégée par des divisions internes apparues autour du débat sur l’opportunité d’une participation au dialogue national initié fin juin par le président sénégalais. La première étape d’une séquence de faits politiques qui ont désorganisé la coalition.
S’ensuivit en effet la dissolution du Pastef le 31 juillet, trois jours après l’inculpation et le placement en détention de son leader Ousmane Sonko, notamment pour « appels à l’insurrection et complot ». Incarcéré depuis lors, l’opposant a entamé une grève de la faim d’un mois pour protester contre sa détention. Son état de santé a poussé les autorités carcérales à l’hospitaliser une première fois avant un retour en cellule abrégé par une nouvelle grève de la faim.
Les problèmes judiciaires d’Ousmane Sonko rythment la vie politique sénégalaise depuis deux ans, lorsque l’affaire Adji Sarr, du nom de la masseuse qui accusait l’opposant de viols répétés, a fait irruption sur la scène politico-judiciaire nationale. Après une condamnation pour diffamation contre le ministre du Tourisme, Ousmane Sonko a été acquitté des accusations de viols portées à son encontre par la jeune femme mais a été déclaré coupable de « corruption de la jeunesse », le 1er juin, et condamné à deux ans de prison ferme. Absent au procès, l’opposant a été condamné par contumace avant d’être radié des listes électorales.
Opérant un retournement de situation, un tribunal de Ziguinchor, capitale casamançaise, a annulé cette radiation. Toutefois, cette décision de justice n’a pas modifié la position de la Direction générale des élections laquelle refuse toujours de délivrer aux mandataires d’Ousmane Sonko les fiches de parrainages au motif que la décision du juge « n’est pas définitive ».
Teria News