Pour nous donner des ailes, Teria met en lumière le parcours d’une personnalité africaine. Ce mois-ci, celui d’une figure publique à la créativité débordante laquelle, couplée à une éducation stricte, ont semé en lui les graines d’un leadership atypique. Entre Cotonou et Accra, sa ville d’adoption, il s’est construit une personnalité et un parcours taillés pour servir la cité.
Son cercle familial a fortement influencé son leadership atypique, avec un père officier des Forces Armées Béninoises et une mère enseignante psychopédagogue, il fut très éveillé enfant. « Un peu trop épanoui », au goût des plus conservateurs, malgré la rigueur de sa mère, à cheval sur une éducation stricte. Son père par contre, encourageait sa curiosité débordante.
Une « vie intérieure intense »
À Kouhounou, quartier abritant le stade Mathieu Kérékou où il a grandi, son imagination lui valut le sobriquet de « Délégué du quartier ». Partenaire de jeu recherché, en plus de fédérer tous les enfants de son âge, sa créativité précoce lui donnait accès à toutes les maisons du quartier.
Le premier tourbillon de sa paisible enfance ne tarda toutefois à pointer le bout du nez. Celle-ci fut en effet ombragée par des troubles conjugaux parentaux, les derniers préférant, pour le préserver, l’envoyer à l’internat (en pension) à Ouidah, où la première école catholique du pays l’accueillit. Il s’y fit à nouveau de nombreux camarades de jeux malgré l’inconfort de la réclusion.
À l’orée de son adolescence, le jeune lycéen assiste au départ de ses frères aînés, nantis de leurs baccalauréats, pour l’Europe. Benjamin de la fratrie, ses amis deviennent alors une seconde famille. Il prit naturellement la position d’idéologue de sa nouvelle tribu. Un tas de 400 coups juvéniles n’ont manqué de perturber son cursus scolaire fait de changements intempestifs d’établissements, que ce soit au sud du pays, ou au septentrion, sans oublier le centre, autant de cours privés réputés que de cours publics, d’où le brassage dont il est aujourd’hui le fruit.
Sans jamais perdre foi en chacune des graines semées en son fils, le patriarche patientait, serein. « Les arbres les plus tardifs sont ceux qui produisent les meilleurs fruits », répétait-il inlassablement face aux tumultes de son parcours.
L’appel de l’engagement « dans » et « pour » la cité
En 2005, âgé de 20 ans et inscrit en classe de Terminale, il eut l’idée de créer une association (l’Association Quartier latin pour la revalorisation de la littérature) avec pour objectif principal d’outiller ses camarades de divers établissements secondaires sur les classiques de la littérature négro-africaine, en mettant en lumière les luttes pour les indépendances sur le continent à travers des exposé-échanges encadrés par des professeurs de littérature associés. Accompagné de quelques camarades qui croyaient au projet, il se mit à la tâche. En peu de temps, l’initiative connut une telle adhésion qu’elle fut adoptée en tant qu’association filleule par l’Association nationale des professeurs de français qui faisait désormais participer les membres à toutes leurs activités avec une place de choix au présidium.
Ayant quand même trébuché sur les épreuves de baccalauréat cette année, il fut lauréat du prix national d’Orthographe co-organisé par l’ambassade de France, la Commission nationale de la Francophonie et l’ONG Prolaf (Promotion de la langue française), au cours de sa seconde année de Terminale. Un sacre aligné sur son engagement littéraire.
Se former oui, mais en Afrique !
Une fois le baccalauréat bien en poche, les yeux vers l’avenir… il manque un rendez-vous au consulat de France, étape pourtant cruciale à la concrétisation de son projet de départ afin de poursuivre ses études dans l’Hexagone. Les portes de l’Europe refermées, il décida plutôt de partir pour une année d’immersion en environnement anglophone. Direction le Ghana.
Parfaitement intégré au pays de Kwame Nkrumah, il décida d’y rester pour poursuivre son parcours universitaire où il milita au sein de l’association des étudiants du Bénin, affiliée à leur chancellerie. « Conseiller spécial du président de l’association des étudiants béninois au Ghana », il s’est révélé en stratège particulièrement créatif.
Quatre années aussi heureuses que mouvementées s’écoulèrent en terre ghanéenne après lesquelles il rentra au bercail. Avant de poursuivre ses études par correspondance en ingénierie informatique à l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO), il profita de ses mois sabbatiques pour fonder (rédiger les statuts, règlement intérieur et enregistrement officiel) la Fondation du Patrimoine Social.
Fin de la première partie.
L’Éveilleur de Conscience Panafricaine