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Burkina Faso : vers la fin de l’opération Sabre ?

Après le Mali, la France envisage un retrait du Burkina Faso. Présente dans le cadre de l’opération Sabre, la France est poussée vers la sortie par l’hostilité croissante de manifestants et celle, à peine voilée, du régime du capitaine Ibrahim Traoré.

Discrète, l’opération Sabre est présente au Burkina Faso depuis 2009 avec un contingent de 350 à 400 soldats basés à Kamboinsin, en périphérie de Ouagadougou. Si l’état-major français crédite cette unité de forces spéciales antiterroristes de l’élimination de la majorité des chefs djihadistes tués par l’armée hexagonale, les doutes partagés par l’opinion burkinabè, comme par les nouvelles autorités de Transition sur son efficacité, met en péril son avenir au Faso.

Ces « prétendus partenaires », sponsors du terrorisme

Avec l’avènement du régime Traoré, une page se tourne résolument au Burkina Faso. Désormais, le pays mise sur ses propres forces et celles de ses voisins pour contrer la menace terroriste. Naïf estiment certains, s’inquiétant de la capacité de Ouagadougou à mener la guerre antiterroriste sur le front du renseignement militaire. Souverainiste et panafricaniste répondent d’autres, y voyant l’aube d’une ère, tant attendue, d’autodétermination. Reste que la vision du jeune capitaine, aujourd’hui aux commandes du Faso, prend de court les traditionnels partenaires sécuritaires du pays.

« Certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux. Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2013 dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires ? Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace avec des moyens modernes de détection ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, trouver les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? C’est alors que la question se pose : n’avons-nous pas été jusque-là trop naïfs dans nos relations avec nos partenaires ? Sans doute. Une introspection s’impose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais, il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire qui qu’il soit. Dans la lutte contre le terrorisme, il revient aux burkinabè, et à eux seuls, de défendre leur patrie en danger, avec bien sûr, le soutien bienveillant de tous ceux qui voudront nous accompagner. »

Apollinaire Kyelem de Tambela, Premier ministre burkinabè, Déclaration de politique générale

Au cœur du nouveau cap sécuritaire du Faso : le recrutement de 50.000 volontaires pour la défense de la patrie et une profonde réorganisation de l’armée. Cette dernière inclut notamment des audits et l’achat de moyens de combat terrestres et aériens. Mais pour l’heure, aucun attrait pour les services de la société paramilitaire russe Wagner.

Indésirable, la France envisage un retrait prochain

Huée lors de manifestations organisées vendredi 18 novembre devant son ambassade à Ouagadougou et la base militaire de Kamboinsin et après le discours de politique générale donné par le Premier ministre burkinabè, la France prend note de l’hostilité croissante suscitée par sa présence militaire. « Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », a déclaré le ministre des Armées, Sébastien Lecornu dans un entretien publié dimanche.

« Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales », a par ailleurs expliqué Sébastien Lecornu. « Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme “à la place” de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés. », a-t-il ajouté.

Après le retrait contraint du Mali et la fin de l’opération Barkhane, de facto en état de mort cérébrale, le probable départ de ses forces spéciales du Burkina Faso s’inscrirait dans un reflux général de la présence française au Sahel. Paris s’est donné six mois pour dévoiler son nouveau dispositif sécuritaire.

Teria News   

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