L’éphéméride du 1er Décembre nous rappelle une triste page de la relation Franco-Sénégalaise: le massacre de Thiaroye du 1er Décembre 1944. Au moins 191 tirailleurs Sénégalais sont morts sous les balles de soldats français. Retour sur un épisode sanglant de la Seconde Guerre mondiale.
Utilisés, beaucoup plus en « chairs à canon », pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés de la France colonisatrise, les tirailleurs Sénégalais survivants à un conflit dont les enjeux n’étaient pas les leurs, ont subi l’ignoble et sanglant massacre du camp de Thiaroye (en bordure de Dakar) en lieu et place du paiement réclamé de leur dû pour avoir combattu aux côtés de la France. Le 1er Décembre 1944 fut une étape rougie par le sang de ces tirailleurs, honteusement assassinés parce qu’ayant osé réclamer leurs indemnités, soit, leurs arriérés de solde (dont un quart aurait du leur être versé avant leur départ), une prime de démobilisation et l’argent économisé pendant la guerre sur un livret d’épargne. Bilan: au moins 191 morts. Plusieurs centaines selon certains historiens sénégalais.
L’appellation « Chair à canon », plus que jamais, prit sens hors du contexte de toute guerre car des hommes, africains avaient été réduits, tels des outils manœuvrables à souhait, à cette identification dédaigneuse. Ce qui tranche radicalement avec l’affirmation du premier citoyen de ce pays qui, encore récemment, s’enorgueillissait du bon traitement réservé par les « amis français » aux tirailleurs, soit disant en leur accordant des « desserts », perçus comme des privilèges et justifiant la nature cordiale des relations ayant toujours caractérisé la coopération entre les deux pays.
Aujourd’hui, une importante base arrière française en Afrique de l’Ouest, siège de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), donc du « Franc CFA » ouest-Africain, les autorités sénégalaises semblent amnésiques de cet episode de l’histoire commune avec la « mère patrie française ».
Du président-poète, membre de l’académie française de son état à Macky Sall en passant par Abdou Diouf (ancien Secrétaire général de la francophonie), les hommes d’État sénégalais ont toujours représenté des tours aux parties d’échec du Quai d’Orsay dans la zone ouest-africaine.
L’Eveilleur de Conscience Panafricaine