De conflit larvé à guerre ouverte pour la franchise FPI? « Laurent Gbagbo président », selon Assoa Adou, SG du FPI-GOR. « Une provocation infantile », rétorque Pascal Affi N’Guessan. À couteaux tirés depuis l’extradition de Laurent Gbagbo à la CPI, le match entre l’ancien président et Pascal Affi N’Guessan se dispute désormais à domicile.
De toute évidence, malgré le retour au bercail de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan n’a pas l’intention de céder un pouce de terrain dans le conflit qui l’oppose à l’ex président. La guerre qui couvait depuis le 17 juin est désormais déclarée.
Un parti, deux présidents
Dans un communiqué annonçant une rencontre entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié samedi à Daoukro, le secrétaire général du FPI-GOR (Front populaire ivoirien – Gbagbo ou rien), Assoa Adou, présente son chef comme « président du FPI ». Également publiée ce vendredi, la réponse de Pascal Affi N’Guessan, président officiel (légal) du parti ne s’est pas faite attendre. « Une provocation infantile », a-t-il dénoncé.
Mettant en avant la réconciliation et la cohésion nationale, l’aile Affi N’Guessan appelle Assoa Adou à rectifier, dans les meilleurs délais, ce segment de son communiqué.
Rupture en 2015
En mars 2015, au milieu de vives tensions, l’aile Gbagbo a démis de ses fonctions Pascal Affi N’Guessan, président du parti depuis 2001. Ce dernier a été remplacé de façon intérimaire par Aboudramane Sangaré, un des fondateurs du parti (depuis décédé). En réaction, Pascal Affi N’Guessan a intenté un recours en justice pour faire invalider cette décision. Recours qu’il remporte le 3 avril 2015. Le camp Gbagbo ne cesse d’exiger la libération de Laurent Gbagbo et, fin avril 2015, faisant fi de la décision judiciaire favorable à Pascal Affi N’Guessan, élit son champion, président du FPI à l’issue d’un congrès (tenu sans autorisation) à Mama, le village natal de l’ancien président. La fracture s’approfondit lorsque le « FPI légal » désigne Pascal Affi N’Guessan candidat du parti à la présidentielle d’octobre 2015.
Depuis la scission, le FPI-GOR accuse Pascal Affi N’Guessan de trahison et le considère comme coopté par le président Alassane Ouattara. L’enjeu de la bataille qui se joue, se situe davantage au niveau du contrôle de la franchise FPI que de celui d’un parti de toutes façons coupé en deux. En d’autres termes, il y a deux partis aux allégeances irréconciliables qui se disputent la dénomination FPI.
Teria News