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Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin libérés, après respectivement six mois et quatre années de détention

Annoncées depuis le week-end dernier, ces libérations ont finalement abouti jeudi 8 octobre au soir.

Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin sont arrivés jeudi à Bamako, à bord d’un avion de transport de l’armée malienne, marquant la fin de leur longue captivité aux mains de rebelles islamistes.

Le 25 mars 2020, alors que la campagne en vue des législatives bat son plein, Soumaïla Cissé, alors chef de l’opposition, est enlevé près de Tombouctou (nord-ouest). Les négociations engagées par l’État malien, alors dirigé par l’ex Président Ibrahim Boubacar Keita, pour sa libération sont restées opaques. De son côté, le parti de Soumaïla Cissé, l’Union pour la république et la démocratie (URD) a créé une « cellule de crise ». Sa libération était une des principales revendications du M5, le mouvement populaire qui réclamait la démission de l’ancien chef d’État. De plus, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), auteur du coup d’État du 18 août, s’était engagé à obtenir sa libération dans les plus brefs délais.

Le rapt de Sophie Pétronin, travailleuse humanitaire française de 75 ans, est lui intervenu en décembre 2016.

Deux jours d’attente entre l’annonce officielle et la libération des deux otages

Le weekend du 3 octobre, Bamako a annoncé la libération d’environ 200 islamistes radicaux.

Les autorités maliennes et françaises sont restées muettes jusqu’à jeudi. Toutefois, dès lundi, plusieurs sources proches des négociations faisaient part d’un possible échange contre des otages, dont Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin.

Mardi, divers médias annonçaient la libération des deux otages, à Tessalit (nord-est). Sans confirmation de la part des autorités, l’incertitude s’est installée pendant deux jours. Puis, dans un communiqué publié jeudi soir, le gouvernement malien de transition a daté au « mardi 6 octobre » la libération de Sophie Pétronin et de Soumaïla Cissé, ainsi que de deux otages italiens, le père Pier Luigi Maccalli et Nicola Chiacchio. Des difficultés, notamment dues à la sur-médiatisation de l’opération seraient intervenues à la dernière minute.

Victoire politique pour le nouveau gouvernement de transition et controverse

Ces libérations, dont celles des profils médiatisés de Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin, marquent une victoire politique majeure pour le nouveau gouvernement de transition. Ce, sur le plan interne, comme sur le plan international.

La joie qui a suivi l’annonce de ces libérations n’a pas été sans controverse, une partie de la population étant inquiète des risques que font peser les terroristes, désormais en liberté, sur la sécurité du Mali.

Par ailleurs, Soumaïla Cissé pourra se placer dans la course présidentielle au terme des 18 mois de transition décidés à l’issue des journées de Concertation nationales.

Teria News

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