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Enlèvement du coordinateur national du Forum des Forces sociales de Guinée cette nuit à Conakry. C’est le cinquième kidnapping d’un acteur de la société civile en 7 mois. Abdoul Sacko était un des plus fervents opposants à Mamadi Doumbouya dont la candidature se confirme, en violation des dispositions de la Charte de Transition.
Abdoul Sacko a disparu dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 février. Aux alentours de 4h00 du matin, plusieurs pick-ups ont fait irruption dans son quartier de Kiroty. Des hommes interrogent alors les riverains pour obtenir l’adresse précise de l’activiste. Arrivés à sa porte qu’ils ne parviennent pas à forcer, ils s’infiltrent dans le domicile d’Abdoul Sacko via le plafond de la terrasse extérieure. Il est violenté et enlevé de force devant sa famille, puis emmené vers une destination inconnue.
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Membre actif du Forum des Forces sociales, Abdoul Sacko se savait surveillé depuis quelques semaines. Il était également l’objet de menaces. Son enlèvement rappelle celui des activistes du FNDC Foniké Menguè et Billo Bah, du journaliste Habib Marouane Camara et de l’ancien secrétaire général du ministère des Mines Saadou Nimaga.
Dans un climat de tension politique dû au retard pris par les autorités sur le calendrier électoral, à l’absence de consensus sur l’avant-projet de Constitution qui ouvre la voie à une candidature du général Mamadi Doumbouya et au flou entourant l’organisation des prochaines élections, le gouvernement a entamé sa seconde tournée « en immersion » à travers le pays. « Alors que la transition aurait dû s’achever le 31 décembre et que le président a annoncé [dans son discours de Nouvel An, NDLR] que 2025 serait une année électorale, il faut s’interroger : cette tournée du gouvernement n’est-elle pas une démarche déguisée ? Si l’heure est à faire campagne, il convient alors de siffler la fin de la récréation et d’annoncer que le processus électoral a commencé », estime Ibrahima Aminata Diallo, président de la Coalition nationale des acteurs pour la paix et le développement (Conapaid). À l’instar de Abdoul Sacko, les acteurs de la société civile dénoncent une manœuvre visant à préparer une candidature de Mamadi Doumbouya, en violation de la Charte de Transition mais désormais assumée par les membres du gouvernement.
Teria News