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La défense de l’Europe n’est plus celle des États-Unis. Cette année, le plus grand exercice militaire de l’OTAN a lieu sans l’armée américaine. Entre menaces de désengagement militaire de Washington et humiliation diplomatique sur le dossier ukrainien, l’Europe teste les limites de sa sécurité.
Organisé en ce début d’année, l’exercice « Steadfast Dart 2025 » pourrait annoncer le découplage de la sécurité européenne et américaine. En six semaines, 10.000 soldats de neuf pays membres de l’Alliance du traité d’Atlantique nord (OTAN) testent la capacité de leurs armées à déployer leurs forces en Europe de l’Est sans le soutien des États-Unis.
Cet exercice reflète l’urgence, pour les nations européennes, à organiser une défense autonome de celle des États-Unis alors que Donald Trump multiplie les menaces de désengagement américain de l’OTAN. Si le successeur de Joe Biden annonçait déjà ouvertement le retrait partiel ou total de son pays de l’Alliance pendant sa campagne, l’Europe s’est vue asséner deux coups violents au cours de la semaine passée.
Premièrement, l’échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine le mercredi 12 février. Pendant une heure et demie, les deux dirigeants se sont principalement accordés sur la nécessité d’engager des négociations de paix sur l’Ukraine, Washington ne mettant ses alliés européens et Kiev au courant qu’à l’issue de l’entretien. Une humiliation pour le vieux continent qui « héberge » le conflit russo-ukrainien mais que la Maison Blanche relègue au rang de spectateur, devant probablement accepter les termes d’un « deal » auquel il n’aura, tout comme l’Ukraine, pas été convié.
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Premièrement, l’échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine le mercredi 12 février. Pendant une heure et demie, les deux dirigeants se sont principalement accordés sur la nécessité d’engager des négociations de paix sur l’Ukraine, Washington ne mettant ses alliés européens et Kiev au courant qu’à l’issue de l’entretien. Une humiliation pour le vieux continent qui « héberge » le conflit russo-ukrainien mais que la Maison Blanche relègue au rang de spectateur, devant probablement accepter les termes d’un « deal » auquel il n’aura, tout comme l’Ukraine, pas été convié.
Deuxièmement, les pays européens ont reçu comme une gifle le discours du Vice-président américain J.D Vance, prononcé lors de la conférence sur la sécurité de Munich. Alors que ce rendez-vous incontournable célèbre depuis un demi-siècle le partenariat transatlantique, les paroles du colistier de Donald Trump ont causé l’émoi des européens, rappelés à l’ordre sur les valeurs portées par leurs systèmes politiques. Selon lui, la plus grande menace qui plane sur l’Europe n’est « ni la Russie ni la Chine », mais « le renoncement à certaines de ses valeurs les plus fondamentales » comme la liberté d’expression, ou plutôt une version libertarienne de celle-ci, et la souveraineté en matière de flux migratoires. « À Washington, il y a un nouveau shérif en ville », a-t-il déclaré en guise de propos liminaires. Son discours a été interprété par les dirigeants européens comme hostile, voire une déclaration de guerre idéologique.
Les bases du partenariat transatlantique chancellent alors que l’Europe et les États-Unis ne parlent plus le même langage. Parallèlement, Washington normalise ses relations avec Moscou. L’ennemi professé des européens est aujourd’hui « réhabilité » au nez et à la barbe de Bruxelles. Isolée et divisée, l’Europe se cherche, au-delà de son marché commun.
Teria News