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Bénin-Niger : Gildas Agonkan rappelé à Cotonou

Formulée samedi 1er février à Gaya, sa demande de « pardon au peuple Nigérien » n’est pas passée auprès des autorités béninoises. L’ambassadeur du Bénin au Niger, Gildas Agonkan, a été rappelé à Cotonou. Simple consultation ou révocation ?

De toutes évidences, les propos et le ton employé par Gildas Agonkan en présence de jeunes diplômés de la faculté de médecine à Gaya, samedi 1er février, sont en décalage avec la ligne officielle défendue par ses autorités de tutelles. En demandant « pardon au peuple Nigérien » au nom du peuple et des autorités béninoises, l’ambassadeur a, en effet, indirectement désavoué la conduite du Bénin, au plus haut niveau, depuis le coup d’État du CNSP renversant le président Bazoum en juillet 2023, et la politique de sanctions (assortie d’une menace d’intervention militaire) conduite par la CEDEAO et suivie par Cotonou.

« Au nom de tous les Béninois, au nom des autorités du Bénin, demander pardon au peuple nigérien parce que nous sommes des frères. Des choses graves se sont passées qui ont engendré des problèmes ici au Niger, ici à Gaya »

Gildas Agonkan, le 1er février à Gaya (sud du Niger)

Il s’est, dès lors mis en porte-à-faux avec la diplomatie béninoise laquelle, a certes exprimé des regrets quant à une série de maladresses dont les lourdes conséquences, économiques, diplomatiques, ont été déplorées par le palais de la Marina, mais s’est évertuée à conserver une posture de dignité, notamment au plus fort de la crise avec Niamey, le CNSP manifestant à plusieurs reprises la volonté de rendre coup pour coup au Bénin. Tout en s’efforçant de faire amande honorable pour une crise à la gestion regrettable, les autorités béninoises refusent pour autant d’adopter un registre langagier tendant à accepter l’humiliation, même aux fins d’achever la normalisation, tant souhaitée, des relations avec le Niger.

Discutée en Conseil des ministres selon RFI, la sortie unilatérale de Gildas Agonkan lui a valu d’être rappelé pour « consultations » par son ministre de tutelle, Olushegun Adjadi Bakari. Il serait attendu à Cotonou dès ce jeudi 13 février. L’ambassadeur, en fonctions depuis août 2024, risque à minima un simple recadrage, mais la sanction pourrait aller jusqu’à la révocation.

Teria News

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