Les pays de l’AES passent à la vitesse supérieure face à la menace terroriste. Afin de mieux mutualiser leurs efforts contre les groupes djihadistes, le Niger, le Burkina Faso et le Mali se préparent à lancer « une force unifiée » de 5.000 hommes.
La création de cette « force unifiée » marquerait une étape supplémentaire dans le processus d’intégration des pays de l’AES. Premier pilier de l’Alliance des États du Sahel, d’une part, au vu du contexte qui a prévalu à la création de l’organisation en septembre 2023 : en riposte aux menaces d’intervention militaire de la CEDEAO contre le Niger, et de l’autre, au regard de la situation des trois pays membres, épicentres continentaux voire même globaux du terrorisme, la Défense est le ciment de l’AES. Si la coopération sécuritaire entre les trois pays membres était jusqu’ici limitée à des opérations ponctuelles conjointes, en particulier dans la zone vulnérable des « trois frontières » et à l’organisation d’un exercice militaire conjoint (avec la participation des armées du Tchad et du Togo en mai 2024), Mali, Burkina Faso et Niger n’avaient jusqu’ici aucune force conjointe de lutte contre le terrorisme.
Conscients de la nécessité de mutualiser leurs forces au sein d’un creuset commun et permanent, les trois pays de l’Alliance envisagent de se doter d’une « force unifiée », selon une déclaration du ministre nigérien de la Défense, faite à la télévision publique nationale mardi.
« Cette force unifiée aura non seulement son personnel, mais ses moyens aériens, ses moyens terrestres, ses moyens de renseignement et, bien sûr, son système de coordination »
Général Mody, ministre nigérien de la Défense
« Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble », a ajouté le général Mody, précisant que cette « force unifiée, qui est pratiquement prête, a un effectif de 5.000 hommes ». Quant à son opérationnalisation, le ministre évoque une « question de semaines ». Les pays de l’AES sont confrontés à des attaques terroristes récurrentes émanant principalement du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida, et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Teria News
