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AES : bientôt une banque d’investissement et un prélèvement confédéral

Réunion des ministres de l’Economie et des finances de l’AES, jeudi 16 janvier à Bamako. Au menu : la poursuite du processus d’intégration de la Confédération avec la création d’une banque d’investissement, un prélèvement confédéral AES et des projets d’infrastructure pour « relier Niamey à Ouaga ou Bamako » plus facilement.

Suite à leur sortie tonitruante, mais aux échos populaires certains, de la CEDEAO en janvier 2024, les populations des trois pays de l’Alliance des États du Sahel attendent avec enthousiasme la concrétisation d’un rêve panafricain que la CEDEAO a failli à mener à bien. Cette page tournée, en témoignent les multiples confirmations de l’irrévocabilité de la décision des leaders du Mali, du Burkina Faso et du Niger, reste à doter l’Alliance, muée en Confédération en juillet 2024, des institutions devant soutenir le processus d’intégration économique et à terme, monétaire de l’AES.

Ce sera bientôt chose faite. Jeudi 16 janvier en effet, se réunissent à Bamako les ministres de l’Economie et des finances de l’Alliance. À l’agenda de cette rencontre : la création d’une banque d’investissement, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace AES et le renforcement des infrastructures de transport.

L’articulation du pilier « Développement » de l’Alliance

« La présente rencontre s’inscrit dans le cadre de la réalisation des actions prioritaires de la feuille de route de la Confédération des États du Sahel pour le compte du pilier développement. » Il est également question du « prélèvement confédéral AES, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace AES », ainsi que la concrétisation de « projets intégrateurs pour renforcer les infrastructures de transport et assurer la sécurité énergétique des pays de la Confédération, l’harmonisation d’une politique de la commande publique centrale d’achat pour les produits stratégiques en lien avec l’approvisionnement » des pays membres.

Alhousseini Sanou, ministre malien de l’Economie et des finances

En amont de la rencontre de ce jeudi, des experts des trois pays en ont préparé les contours depuis 48 heures. Il s’agit d’articuler, parmi les trois piliers de l’Alliance (Défense, Diplomatie et Développement), les principales composantes du dernier.

Un projet d’intégration économique et politique sahélien

Le volet infrastructurel du projet de développement vise à unifier le territoire AES en améliorant la qualité de la circulation en son sein. Il est ainsi question de réduire la distance, par la route, entre les capitales de l’espace. « Aujourd’hui, pour relier Niamey à Ouaga ou Bamako, nous avons des difficultés pour couvrir ça. Donc ça fait partie des piliers phares auxquels cette réunion va essayer de trouver des solutions, pour que nos États, nos populations puissent être satisfaites de nos actions prioritaires », a expliqué Dogori Bassirou directeur Général de l’Economie et des réformes du Niger.

« Pendant ces deux jours, nous allons réfléchir sur toutes les questions stratégiques qui vont permettre à nos trois États de l’AES, de pouvoir amorcer un véritable développement », résume Diallo Bagaré Saidou, conseiller technique au ministère de l’Economie et des finances du Burkina Faso. Des réflexions qui porteront sur « des questions qui touchent l’énergie, la libre circulation des personnes et des biens, des questions qui touchent aussi la commande publique, et divers aspects qui vont permettre à nos trois États de pouvoir véritablement amorcer un développement accéléré et bénéfique à l’ensemble des États membres », a-t-il précisé.

Les pays de l’AES sont sortis conjointement de la CEDEAO il y a un an et rejeté le délai de grâce de six mois, offert par l’organisation en réaffirmant l’irrévocabilité de leur décision. Alors que les modalités de retrait font l’objet de pourparlers entre les pays de l’espace et Abuja, l’AES accélère son projet d’intégration sous-régional parallèle.

Teria News  

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