Chassée du Sahel, la France a-t-elle trouvé un point de chute dans la Guinée de Mamadi Doumbouya ? Kourémalé, à la frontière avec le Mali abriterait une base militaire française. S’agit-il du nouveau poste avancé de la France en Afrique de l’Ouest ? Idéal pour surveiller le régime d’Assimi Goïta.
Suite à ses déconvenues dans les pays sahéliens, l’armée française se serait-elle repositionnée en Guinée ? Selon le journaliste d’investigation Thomas Dietrich, des coopérants français opèreraient dans la base militaire de Soronkoni, aux côtés des forces armées guinéennes. Depuis 2022 révèle-t-il, où Paris a repris sa coopération militaire avec Conakry, ils auraient bénéficié des grâces du président Mamadi Doumbouya.
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État perpétré contre Alpha Condé en 2021, l’ancien légionnaire français fait partie, aux côtés du gabonais Brice Oligui Nguema, des rares putschistes continentaux bénéficiant de l’indulgence des grandes puissances, dont la France. Ce, malgré les graves violations des droits de l’Homme, dont les enlèvements d’opposants ou de dissidents comme, il y a six mois déjà, celui des leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC, dissout par gouvernement guinéen) Mamadou Billo Bah et Foniké Menguè, dont se rend coupable son régime.
Toujours selon Thomas Dietrich, Paris aurait placé des coopérants militaires au sein de l’armée guinéenne et les forces de l’ordre, dont la gendarmerie locale, mais aussi la garde rapprochée du président guinéen. De plus, les coopérants français encadreraient directement les troupes d’élite guinéennes, membres du Groupement des forces d’intervention rapide (GFIR) dans la base militaire de Soronkoni.
Mais surtout, la présence de soldats français à l’est de la Guinée constitue un poste stratégique pour surveiller le Mali d’Assimi Goïta, régime hostile aux méthodes de la diplomatie et de l’armée françaises, souvent pris pour cible par le patron de l’Élysée pour son pivot stratégique vers des partenaires non-occidentaux comme la Russie, l’Iran ou la Chine. Un modèle que l’Hexagone cherche, avec peu de succès, à contenir dans l’espace sahélien. Situé à 250 kilomètres de la frontière malienne le camp militaire de Soronkoni n’offre toutefois pas le point de surveillance le plus avancé sur le Mali. L’emprise devrait donc être progressivement abandonnée pour Kourémalé où, le poste frontière actuel est, selon Africa Intelligence, en train d’être rénové sur un financement de l’Union européenne initialement destiné au Mali. Des officiers hexagonaux y auraient effectué une première mission dès octobre 2022, soit trois mois après le retrait forcé de l’armée française du Mali. La nouvelle base militaire de Kourémalé pourrait ainsi accueillir très prochainement des soldats hexagonaux. Un poste idéal pour surveiller le régime frondeur de Bamako.
Teria News