« TSS – Tout Sauf Sonko », voilà le slogan de la coalition Takku-Wallu dirigée par Macky Sall. Après l’arrestation, lundi dernier, de l’opposant et candidat Bougane Guèye Dany, l’ancien président évoque une gouvernance autoritaire du Pastef et accuse le pouvoir de « sabotage politique ».
À trois semaines des législatives anticipées, les positions se durcissent au sein de la classe politique sénégalaise. Macky Sall, chef de la coalition d’opposition Takku-Wallu formée en vue du scrutin, dénonce un « sabotage politique » suite à l’arrestation de Bougane Guèye Dany. Ce dernier a été placé sous mandat de dépôt le 21 octobre pour « rébellion », « outrage à agents » et « refus d’obtempérer ». Son procès est prévu pour le 30 octobre alors que le lancement officiel de la campagne des législatives du 17 novembre est prévu le 27 octobre.
L’ancien président sénégalais accuse ainsi le pouvoir de vouloir affaiblir l’opposition à quelques jours de ce rendez-vous électoral majeur, autant pour le Pastef en quête d’une majorité lui permettant d’avoir les mains libres, que pour les caciques de l’opposition et plus particulièrement les anciens ministres de Macky Sall et poids lourds de l’APR qui pourraient, en cas de large majorité du Pastef à l’Assemblée nationale, être traduits devant la Haute Cour de Justice pour détournements.
L’ONAS et l’ASER au cœur de la stratégie de l’opposition
Dans un communiqué intitulé « Manipulations d’un pouvoir aux aguets », la coalition Takku-Wallu de Macky Sall accuse ainsi le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko de chercher, avec cette arrestation, à faire diversion afin d’éviter de rendre des comptes sur la crise énergétique en cours et pour « masquer les scandales de l’ONAS (Office national de l’assainissement du Sénégal, ndlr) et de l’ASER (Agence sénégalaise pour l’électrification rurale, ndlr) ». Personnalisant la pré-campagne, Takku-Wallu lance d’ores et déjà le slogan « TSS – Tout Sauf Sonko », qui cible directement le Premier ministre sénégalais.
Même rhétorique du côté de Barthélémy Dias. Le maire de Dakar, élu en 2022 sous la coalition Yewwi Askan Wi emmenée par le Pastef, depuis passé dans le camp de l’opposition, accuse également Ousmane Sonko d’opacité dans les dossiers « Aser » et « Onas » : « Il affirme qu’il n’y a pas de scandale dans ces institutions ? Nous lui montrerons les preuves de l’inverse, et ce, devant tous les Sénégalais. », a-t-il déclaré. À la tête de la liste Samm Sa Kaddu, laquelle porte la candidature de Bougane Guèye, Dany Barthélémy Dias lance dans la foulée un défi à Ousmane Sonko. Il invite en effet le Premier ministre sénégalais à un débat public pour confronter leurs idées, notamment sur les 7 mois de gouvernance du Pastef depuis l’élection, en mars dernier, de Bassirou Diomaye Faye.
Le gouvernement Sonko nie tout scandale
Au sujet des scandales présumés à l’Aser et à l’Onas qui impliqueraient des membres du gouvernement Sonko, le Premier ministre s’est expliqué samedi 26 octobre, lors d’un meeting organisé par le Pastef pour réaliser une levée de fonds en vue des élections législatives anticipées auxquelles le parti souhaite participer sans financements publics. « Il y a deux arguments qu’ils essaient d’utiliser, c’est de faire croire aux Sénégalais, qu’il y a des scandales dans notre gouvernement. Il n’y a aucun scandale ici. Il y a zéro scandale ni dans le dossier Onas avec Cheikh Tidiane Dieye, ni dans le dossier ASER », a-t-il assuré, avant de dénoncer les personnes payées « pour aller dans les plateaux télés et radios pour parler de scandale à l’ASER. »
Rappelons qu’Ousmane Sonko avait déjà appelé Amadou Ba, en fin de semaine dernière, à un débat contradictoire sur la gouvernance du régime précédent, épinglé par l’exécutif actuel sur sa gouvernance économique et financière, lors d’une séance de reddition de comptes organisée le 26 septembre par le gouvernement.
Teria News