« Pour changer le nombre de mandats présidentiels, il faut que vous, le peuple, vous puissiez le décider. » Félix Tshisekedi annonce une révision de la Constitution. Réélu pour un second mandat en décembre 2023, le président congolais assume ouvertement vouloir faire sauter le verrou limitant les mandats présidentiels.
La question a été instillée dans le débat public congolais ces dernières semaines par l’entourage Félix Tshisekedi et les cadres de l’UDPS (parti présidentiel). Au cours d’un meeting tenu mercredi à Kisangani, situé au Nord-Est du pays, centré sur les questions sociales et sécuritaires, le chef d’État congolais a frontalement abordé le sujet. Il a justifié son projet par une volonté de réencrer la Loi fondamentale dans la culture congolaise.
« L’actuelle Constitution n’est pas bonne. Elle a été rédigée à l’étranger par des étrangers. Il faut une Constitution sur la base de nos réalités ». Sensible dans un contexte de recul démocratique sur le continent africain où le tabou du troisième mandat a sauté au sein de plusieurs classes politiques aux échelons nationaux et a essaimé avec des fortunes diverses, l’épineuse question de la limitation des mandats a été abordé par Félix Tshisekedi. Le président congolais assume vouloir faire sauter ce verrou constitutionnel. « Pour changer le nombre de mandat présidentiel, il faut que vous, le peuple, vous puissiez le décider ; ce n’est pas la tâche du président. », a-t-il estimé.
Félix Tshisekedi a ensuite précisé la temporalité de cette révision : « Je vais désigner dès l’année prochaine une commission constituée des personnes de différentes couches de la société pour qu’il nous rédige une nouvelle Constitution adaptée aux réalités de la RDC et qui ne va plus handicaper le fonctionnement du pays », a-t-il expliqué.
Défendu par une campagne de l’UDPS auprès de la population congolaise, le projet de révision constitutionnelle suscite une levée de boucliers et sein de l’opposition comme de la société civile.
Teria News