Les transporteurs Béninois déplorent une nouvelle barrière douanière. Destinée exclusivement aux camions béninois, elle impose un dédouanement systématique à l’entrée sur le territoire nigérien. Le président du SYNTRA-INAB dénonce « une mesure discriminatoire et injustifiée ».
L’accréditation, le 16 octobre dernier, d’un nouvel ambassadeur du Niger près le Bénin, Kakade Chaibou, a été perçue comme le signe encourageant d’un véritable dégel des relations entre le Niger et le Bénin après l’épisode fâcheux des sanctions communautaires post putsch du CNSP, le 26 juillet 2023.
Toutefois, force est de constater que certains points contentieux entre les deux pays demeurent. Outre la question de l’ouverture de la frontière terrestre côté nigérien, mesure ultime de normalisation attendue par Cotonou, les transporteurs béninois font face à certains freins dans la conduite de leur activité. En effet, ces derniers font l’objet d’une nouvelle mesure douanière qui cible exclusivement les camions immatriculés au Bénin. Désormais, ces derniers se voient imposer un dédouanement systématique à leur entrée sur le territoire nigérien. Une mesure qui porte sur le véhicule et non sur la marchandise transportée.
Cette dernière disposition a été vivement déplorée par le président du Syndicat des Transporteurs, Importateurs Nationaux et Assimilés du Bénin (SYNTRA-INAB), El Hadj Rabiou Garba qui y voit « une mesure discriminatoire et injustifiée qui risque de paralyser une partie importante de notre activité ». Dérouté par ces nouvelles exigences des autorités nigériennes, El Hadj Rabiou Garba appelle à une intervention du Bénin. « Nous demandons aux autorités béninoises d’intervenir rapidement pour lever cette barrière douanière qui pénalise injustement les transporteurs béninois », a-t-il plaidé.
Par ailleurs, le SYNTRA-INAB recommande à ses transporteurs d’éviter, pour le moment, de se rendre au Niger : « Nous ne pouvons pas laisser nos collègues prendre le risque d’être bloqués au Niger et de subir des pertes financières importantes », justifie El Hadj Rabiou Garba.
En attendant l’élimination de ce nouveau goulot d’étranglement entre le Niger et le Bénin, le chargement de brut nigérien sur la plateforme pétrolière de Sèmè Podji se poursuit. La brouille entre les deux pays ayant causé plusieurs semaines d’interruption semble tournée: le brut d’Agadem coule à flot à travers le pipeline Niger-Bénin. Alors qu’un quatrième navire citerne a quitté les eaux béninoises mercredi 16 octobre avec 155 000 mètres cubes de pétrole brut nigérien, un cinquième tanker battant pavillon libérien a accosté dimanche sur le terminal pétrolier. Le navire devrait charger 130 000 tonnes de pétrole nigérien à destination de la Malaisie.
Teria News