AfriquePolitique

Mali : offensive FAMa sur Tinzaouatène, dernier bastion du CSP

Après une première bataille meurtrière, autant pour les FAMa que pour la coalition CSP-JNIM fin juillet, l’armée malienne a lancé une nouvelle offensive sur Tinzaouatène, dernier bastion rebelle. De l’autre côté de la frontière, l’Algérie bande les muscles en déployant des moyens militaires.

La seconde bataille de Tinzaouatène a débuté il y a une semaine. Deux mois après l’embuscade subie par ses troupes et les lourdes pertes essuyées dans ses rangs, l’armée malienne revient revendiquer la souveraineté de l’État sur ce dernier bastion des forces rebelles et terroristes.

Chassées de Kidal, la localité située à l’extrême nord du Mali, jumelle de la Tinzaouatène algérienne, juste de l’autre côté de la frontière algéro-malienne, est depuis plusieurs mois le point de replis des forces insurrectionnelles opposées à l’armée malienne. Le 25 juillet dernier, appuyées par du renseignement et des moyens ukrainiens, dont des drones, mais aussi possiblement algériens, Alger étant soupçonnée d’avoir ouvert son espace aérien aux forces coalisées du CSP-DPA et du JNIM (affilié à Al-Qaeda) ainsi que de leur servir de base-arrière, les FAMa et leurs supplétifs russes ont été stoppés dans leur dynamique de reconquête territoriale par de violents combats.

Une double revanche pour les FAMa

Pour l’armée malienne, si celle nouvelle offensive vise à effacer l’affront du 25 juillet, il s’agit également de repartir au front après l’humiliation des attentats de Bamako. Perpétrés le 17 septembre dernier contre l’école de la gendarmerie du quartier de Faladié et une base militaire de l’aéroport de Bamako, ils ont été revendiqués par le JNIM. Un coup sévère porté à l’image des forces de sécurité malienne et à la dynamique de conquête imprimée avec la reprise des combats en août 2023.

Depuis leur retour dans la zone, les FAMa ont d’ores et déjà enregistré certains succès. Lors d’une opération de reconnaissance menée le 4 octobre 2024, les soldats maliens ont repéré et détruit une colonne ennemie lourdement armée, transportant des munitions et du carburant, entre Tin Essako et Tinzaouatène.

Tensions exacerbées avec l’Algérie

Non contente des manœuvres militaires de l’armée malienne à ses portes, l’Algérie a décidé de renforcer sa présence militaire dans la zone frontalière. L’armée y aurait notamment déployé des systèmes de défense aériens Pantsir S-1, dont la capacité à intercepter des drones a été prouvée. Equipés des redoutables drones turcs Bayraktar dont le rôle a été décisif dans la bataille de Kidal en novembre 2023, les FAMa pourraient en effet s’appuyer à nouveau sur leurs moyens aériens pour faire la différence face à l’ennemi.  

Quelques jours auparavant, l’Algérie a érigé une barrière de sable afin de marquer la frontière avec son voisin du Sud. Autant de mesures qui montrent les craintes d’Alger de voir le conflit entre l’armée malienne et les forces insurrectionnelles déborder sur son territoire. Elles s’inscrivent également dans un contexte de tensions avec Bamako, le Mali reprochant à l’Algérie son soutien armé et diplomatique aux Touaregs et groupes terroristes. La 79e Assemblée générale de l’ONU et le discours offensif du vice-Premier ministre Abdoulaye Maïga à l’endroit de certaines autorités algériennes fut une occasion supplémentaire de jauger les relations houleuses entretenues par les deux voisins.

Teria News

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page