« Aujourd’hui, plus que jamais, malgré cette violence (…) je serai aux côtés du brave peuple togolais jusqu’à ce que le pouvoir en place respecte le peuple », réagi Guy Marius Sagna après son agression à Lomé. Un rappel de la véritable nature du régime de Faure Gnassingbé : panafricain côté face, répressif côté pile.
Il était la révélation de la précédente session de la CEDEAO. Guy Marius Sagna, député sénégalais du Pastef avait fait le tour des réseaux sociaux avec ses interventions. Il y mettait en cause les partenaires de développement de l’Afrique comme le PNUD et leur vision déformée des réalités du continent, reflétées dans les termes péjoratifs choisis pour les décrire. Mais surtout, le député rappelait les chefs d’État de la communauté à leurs responsabilités dans l’état des services publics, des infrastructures et plus globalement, de la gouvernance des pays qu’ils dirigent.
Fort de cette popularité et d’un engagement panafricain de longue date, Guy Marius Sagna a apporté son soutien à l’opposition togolaise, plus particulièrement à la plateforme ‘Dynamique pour la Majorité du Peuple’ (DMP), contre le régime autoritaire de Faure Gnassingbé. Les faits se sont produits dimanche après-midi dans la capitale togolaise où le député était présent en marge de la troisième session extraordinaire du parlement de la CEDEAO (24 septembre-3 octobre) à Lomé. À peine le député avait-il débuté sa prise de parole en demandant à l’assistance de se lever pour chanter l’hymne national du Togo, que la réunion a été perturbée par des jets de chaise, le rudoiement des journalistes comme des militants et enfin, les coups portés à sa personne par les gros bras qui avaient infiltré la foule.
Panafricain côté face, répressif côté pile
Le visage ensanglanté, Guy Marius Sagna, est alors transporté à dos par deux militants et conduit dans une clinique proche. « Ils m’ont demandé : « Vous êtes Togolais ? » Comme s’il me reprochait d’avoir revendiqué ma togolité. Aujourd’hui, plus que jamais, malgré cette violence, je reste Togolais et je serai aux côtés du brave peuple togolais jusqu’à ce que le pouvoir en place respecte le peuple. », a réagi Guy Marius Sagna sur RFI.
« Ça ne sert à rien d’aller à la tribune de l’ONU faire des incantations pour un monde où “chaque individu peut vivre avec dignité, en harmonie avec les autres”, alors que chez vous, au Togo, des africains se font frapper, agresser, enlever et emprisonner juste parce qu’ils ne chantent pas vos louanges ou rendent visite à vos opposants. », Nathalie Yamb, activiste
Cet incident est un rappel alarmant de la brutalité du régime togolais. Malgré l’opération de relations publiques tendant à se présenter aux yeux des opinions publiques sous-régionales comme un nouveau pôle du panafricanisme avec les facilités accordées aux régimes sahéliens ou les discours aux accents disruptifs à l’Assemblée générale de l’ONU, le Togo reste sous la coupe d’une famille qui le dirige d’une main de fer. En dépit des dérives du régime, Lomé est parvenue à se positionner pour organiser le 9e Congrès panafricain du 29 octobre au 4 novembre prochain.
Teria News