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Législatives au Sénégal : Alliance entre l’APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade

L’Alliance Pour la République (APR) de Macky Sall et le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) de Karim Wade se serrent la main. En amont des législatives anticipées prévues le 17 novembre prochain, les deux partis forment une coalition pour affronter le Pastef dans les urnes. Quid du soutien de Karim Wade à Bassirou Diomaye Faye en mars dernier ?

L’heure des grandes manœuvres a sonné au Sénégal. Après l’annonce par Bassirou Diomaye Faye de la dissolution de l’Assemblée nationale jeudi 12 septembre, conformément au délai de deux ans prescrit par la Constitution, et la convocation subséquente du corps électoral pour des élections législatives anticipées, les forces politiques se reconfigurent à l’approche d’un scrutin qui décidera de la marge de manœuvre du nouvel exécutif sénégalais.

Si la dissolution pendait au nez de l’opposition, majoritaire dans l’Hémicycle, ne serait-ce qu’au regard de son histoire houleuse avec le couple Diomaye-Sonko, mais également au vu des conflits avec ces derniers, que ce soit sur le discours de politique générale du Premier ministre lié à l’amendement du règlement intérieur de l’Assemblée nationale ou sur le projet de supprimer le Conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), retoqué à trois voix près, elle a été prise de court par le délai accordé par le décret présidentiel. Deux mois au lieu de cinq habituellement. De quoi faire souffler un vent de panique et irriter une opposition déjà fébrile et en décomposition, en témoigne la défection du candidat malheureux à la présidentielle de mars, Amadou Bâ.

Une large coalition pour contenir la vague Pastef

« En prélude aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, deux délégations de haut niveau du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et de l’Alliance Pour la République (APR) se sont rencontrées ce dimanche 22 septembre 2024 à la Permanence Nationale, Oumar Lamine Badji. À l’issue de la rencontre et après une parfaite convergence de vue, les deux formations politiques ont acté leur volonté de mettre en place une grande coalition politique, ouverte aux alliés respectifs, et à toute formation politique qui souhaiterait la rejoindre en vue de remporter largement les élections législatives prochaines. », Communiqué conjoint APR-PDS, 22 septembre 2024

Élu confortablement, dès le premier tour, avec 54% des suffrages, se sont portées sur Bassirou Diomaye Faye les aspirations de changement de tout un peuple et plus particulièrement de sa jeunesse, laquelle accordait à l’élu du Pastef tout crédit, épousant corps et âme son discours panafricaniste, souverainiste de rupture et le charisme de son leader Ousmane Sonko. Huit mois après son accession au pouvoir, les attentes, certaines d’ores et déjà déçues, demeurent grandes envers un exécutif empêché, handicapé dans son élan réformateur par une branche législative aux couleurs de l’opposition.

Une Alliance pour la Transparence des Elections

Née de la frustration de se voir accorder 2 mois pour fourbir ses armes, parmi les 120 partis politiques du pays, une majorité au sein de l’opposition s’est regroupée au sein de la plateforme Alliance pour la Transparence Electorale (ATE), rejointe par la coalition APR-PDS. « Sur proposition de la délégation de l’APR, le PDS ayant toujours partagé les mêmes préoccupations sur la transparence dans les différentes élections au Sénégal va adhérer à l’Alliance pour la Transparence Electorale. » Par ailleurs, la coalition d’opposition réitère son « invitation à toutes les organisations politiques et aux forces vives du pays à venir participer activement à la mise en place de cette grande coalition politique. »

Soutien de Bassirou Diomaye Faye en vue du scrutin présidentiel de mars dernier, Karim Wade, ensuite brouillé avec le Pastef et boudé par le parti dans l’attribution des postes ministériels et de haute fonction publique se positionne cette fois non pas aux côtés, mais face au Pastef. Ce, quitte à tendre la main à son ennemi d’hier, responsable de sa condamnation, son emprisonnement et son exil au Qatar.

Wuldath Mama   

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