Manifestation du réchauffement climatique, les inondations ont fait des centaines de morts au Sahel, au Nigeria et au Soudan où les pluies diluviennes aggravent la situation précaire des réfugiés. Retour sur un phénomène désormais cyclique.
Traditionnellement attendue par le monde agricole, la saison des pluies est aujourd’hui annonciatrice de catastrophes sur la bande Sahélienne et le nord du Nigeria. Depuis quelques années, le cauchemar des populations du Mali, Niger, Tchad, du nord du Nigeria et du Soudan est cyclique. Au Soudan, les pluies torrentielles aggravent la situation des réfugiés pris en étau entre les forces rivales des FSR de de l’armée régulière depuis avril 2023.
Avec 47 000 sinistrés et plus de 30 morts, le Mali a déclaré l’état de catastrophe naturelle vendredi 13 septembre. Le Niger voisin fait face à un bilan non moins macabre de 217 morts et 350 000 sinistrés. Au Tchad, les autorités décomptent 54 morts et les Nations unies estiment qu’1,5 million de personnes ont été touchées par les inondations cette année.
Au Nigeria, le 10 septembre, de fortes pluies ont provoqué le débordement du barrage d’Alau dans l’État de Borno, entraînant d’importantes inondations dans la ville de Maiduguri et ses environs au nord-est du Nigeria, engloutie par les eaux à près de 40%. Deux millions de personnes sont potentiellement touchées. « Les marchés et les entreprises ayant été fortement touchés, les récoltes endommagées et le bétail emporté par les eaux, nous craignons que les admissions ne repartent à la hausse », déplore MSF dans un communiqué.
En effet, à l’image de la situation au nord du Nigeria, les soignants constatent une hausse des cas de paludisme et craignent l’explosion de maladies hydriques comme le choléra mais également des cas de malnutrition devant la destruction des cultures aggravant l’insécurité alimentaire.
Les régions touchées par ces précipitations abondantes se trouvent au confluent de plusieurs grands bassins fluviaux : le lac Tchad, le Chari et le Niger. Les affluents prennent leur source en Guinée et traversent plusieurs pays, vulnérables aux inondations.
Alors que, selon les experts, le volume des précipitations n’a pas augmenté, les pluies tombent désormais sur une période réduite, saturant la capacité d’absorption des sols souvent desséchés. À cela s’ajoute, notamment dans le cas du Niger, de mauvais choix d’urbanisme avec la construction de maisons dans des zones inondables.
Teria News