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Nigéria : L’appel au dialogue de Bola Tinubu rejeté par les manifestants

Au moins 21 morts dans les heurts qui ont émaillé les manifestations contre la vie chère. Alors que les Nigérians protestent contre la faim provoquée par la violence de ses réformes, l’appel au dialogue de Bola Tinubu, lancé le 4 août, est resté inaudible par la rue. Elle s’engage à poursuivre le mouvement.

Il les a exhortés à « suspendre les manifestations et à créer un espace de dialogue ». Trois jours après le début du mouvement #EndBadGovernance, contre la vie chère, lancé jeudi 1er août dans plusieurs villes du pays, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a tenté de montrer un visage conciliant aux manifestants. Mais, inspirés en grande partie par les mobilisations de la jeunesse kenyane, les protestataires n’entendent pas prêter oreille aux appels de leurs autorités.

La fin de la subvention fédérale du carburant et la réforme monétaire tournant la page de la fixation du cours du naira par la Banque centrale pour un taux de change flottant par rapport au dollar, ont plongé d’économie nigériane dans une inflation record. Ces mesures ont entrainé une inflation générale de 34%, alors que celle des denrées alimentaires dépasse les 40% et un triplement du prix de l’essence.

« Le discours n’a pas répondu aux préoccupations des manifestants, il n’a même pas répondu à une de nos revendications. Le discours ressemblait plutôt à un discours de campagne »

Deji Adeyenju, activiste, avocat et un des meneurs des manifestations

Sans effet sur les manifestants, la prise de parole du président nigérian ne parviendra vraisemblablement pas à réduire l’ardeur des protestations. D’abord pacifiques, celles-ci ont pris une tournure violente dans plusieurs localités du pays, faisant des morts dans les États de Borno, Jigawa, Kano, Kaduna et d’autres. 21 selon un bilan d’Amnesty International qui appelle à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante. Six personnes ont été tuées dans la ville de Suleja, près de la capitale Abuja, quatre à Maiduguri, dans le Nord-Est, et trois à Kaduna, 200 km au nord d’Abuja, jeudi, avait écrit l’organisation dans un communiqué publié le 2 août sur X. Sept autres personnes ont été tuées à Kano et une autre à Azare, deux villes du nord du pays, a précisé ensuite Isa Sanusi, le directeur d’Amnesty International au Nigeria.

Dès jeudi, les marches ont été quadrillées par un important dispositif sécuritaire pour dissuader et contenir tout débordement. Accusée d’avoir utilisé des balles réelles, la police nigériane annonce avoir interpellé près de 700 individus au cours des deux premiers jours des manifestations pour vol à main armée, incendie criminel et de destruction de biens.

Teria News   

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