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« Non merci », dit Bassirou Diomaye Faye à la CEDEAO

Bassirou Diomaye Faye décline la présidence de la CEDEAO. Dans la tourmente, l’organisation aurait pourtant eu besoin d’un nouveau souffle pour résoudre une crise existentielle. Faute de candidats à sa succession, Bola Tinubu devrait rempiler pour un second mandat.

Un an avant le virage de ses 50 bougies, la CEDEAO est devenue une patate chaude pour la Conférence des chefs d’États. Aucun d’entre eux ne se bouscule au portillon pour prendre le relai tendu par le nigérian Bola Tinubu. Les crises de gouvernance ayant mené à des coups d’État dans les pays sahéliens et le retrait conjoint de trois d’entre eux, le 28 janvier dernier, a érodé la confiance des peuples en une organisation jugée moribonde et accusée d’être un satellite de l’Occident.

Résultat : l’institution traverse une crise existentielle. Dos au mur, elle ne parvient plus à incarner un leadership sous-régional légitime et doit se réinventer sous peine de végéter dans un état de mort cérébrale. Toutefois, devant l’ampleur de la tâche dont d’aucuns prennent la mesure, les chefs d’État de la sous-région boudent la responsabilité d’incarner un nouveau souffle. Un mauvais signe pour une CEDEAO pourtant en mal de réforme et de courage politique.  

Cherche président francophone désespérément

Après un mandat anglophone, selon une règle coutumière, la présidence tournante de la CEDEAO devrait revenir à un pays francophone. Mais alors que Bola Tinubu espérait déposer le tablier en juillet prochain, un an après sa prise de fonction, laquelle était déjà un « service rendu » à ses homologues dont il rejoignait à peine les rangs un mois après sa prestation de serment, ces derniers feraient preuve de la même réticence à en assumer la présidence, à en croire les indiscrétions d’Africa Intelligence.

Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel hors-jeu du fait de leur suspension puis retrait, restent les présidents de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Bénin. Patrice Talon qui devait prendre la tête de l’organisation il y a un an, ne serait pas plus enthousiaste à cette idée aujourd’hui qu’en 2023. Un temps pressenti pour succéder à Bola Tinubu en vertu de sa posture médiane, son jeune âge et sa vision de rupture, Bassirou Diomaye Faye aurait, après consultation de son cercle, décliné l’offre.      

C’est ainsi sans grande conviction et avec un bilan terne que Bola Tinubu devrait rempiler pour un second mandat à la présidence de la CEDEAO.

Teria News

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