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Niger : le Front patriotique pour la libération revendique une attaque sur le pipeline

Le Front patriotique pour la libération (FPL) revendique une attaque sur le pipeline Niger/Bénin et la destruction d’un tronçon de l’oléoduc. Perpétrée dans la nuit de la Tabaski, elle intervient après des menaces proférées la semaine dernière par le FPL. Niamey annonce la création d’une force dédiée à la sécurisation des sites stratégiques du pays.

Mettant ses menaces à exécution, le FPL a envoyé un commando dans le désert pour cibler les infrastructures du pipeline Niger/Bénin dans la nuit de la Tabaski. Le groupe dirigé par le chef rebelle Mahmoud Sallah affirme ainsi s’opposer à la prise de pouvoir du CNSP le 26 juillet dernier et à au prêt de 400 millions de dollars accordée par la Chine au Niger, une avance sur les revenus projetés de l’exploitation des puits d’Agadem via le pipeline. Le FPL accuse le CNSP de destiner les fonds de la commercialisation du pétrolière à un usage personnel et non à une répartition équitable dans l’intérêt du peuple nigérien.

La vidéo du sabotage perpétré dans la nuit du 16 juin, publiée sur les réseaux sociaux, montre la destruction d’un tronçon du pipeline suite à l’ultimatum lancé le 6 juin dernier par la FPL.

La manne pétrolière, pomme de discorde nationale et régionale

« Issoufou a décidé de débarquer Bazoum parce qu’il voulait avoir la main mise sur le pétrole »

Mahmoud Sallah, chef du FPL

Le FPL est né de la scission de l’Union des forces patriotiques pour la refondation de la République du Niger (UFPR) en août 2023. Allié au président Bazoum depuis qu’il a déposé les armes en mai 2023, le groupe rebelle était traversé par des divisions internes depuis l’avènement au pouvoir du CNSP. Alors qu’une la majorité a renouvelé ses vœux de paix aux militaires, un groupe, prenant les couleurs du Front patriotique pour la libération et dirigé par Mahmoud Sallah fait défection et entre en rébellion contre le CNSP qu’il accuse de connivence avec l’ancien président nigérien en vue de l’organisation d’une gestion opaque de la manne pétrolière.

Depuis, le FPL demande la libération immédiate de Mohamed Bazoum, toujours en résidence surveillée et dont l’immunité a été levée. Reprenant les armes, il a notamment revendiqué l’attaque, le 14 mai dernier, d’une position militaire à Séguédine, dans le nord du pays, non loin de la frontière libyenne. Le groupe conseille à tous les usagers qui ravitaillent les sites pétroliers d’éviter les axes routiers qui mènent aux installations pétrolières. Le pipeline est également source de tensions entre le Niger et le Bénin, accusé de siphoner une partie du pétrole au niveau du terminal de Sèmè.

Une patrouille dédiée aux sites stratégiques

En réponse à ces menaces, l’armée nigérienne annonce la création d’une force spéciale dédiée à la protection des sites stratégiques du Niger contre les attaques terroristes ciblant les mines, d’uranium et les champs pétroliers du pays. Avec ce « Commandement des forces pour la protection et le développement », « Il s’agit de prévenir les actes de sabotage, les attaques terroristes et toutes autres menaces sécuritaires sur les sites d’intérêt stratégique », explique le colonel Mounkaila Sofiani, directeur des études stratégiques du ministère nigérien de la Défense. Le principal objectif de cette force sera la sécurisation du pipeline Niger-Bénin, mais également celle des routes commerciales comme l’axe routier Lomé-Ouagadougou-Niamey. La campagne de recrutement de 10.000 hommes partiellement à cet effet est annoncée démarrer le 1er juillet prochain.

Le Niger est également confronté à une intensification des attaques terroristes émanant de groupes affiliés à AQMI et à l’Etat islamique dans la zone des trois frontières d’une part, et à Boko Haram dans la zone du lac Tchad. La décision du recrutement de 10.000 hommes a été prise suite à l’attaque contre l’oléoduc perpétrée le mercredi 12 juin à Tibiri qui a causé la mort de six soldats nigériens.

Teria News

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