AfriquePolitique

Six soldats nigériens tués dans une attaque contre le pipeline Niger-Bénin

Attaque meurtrière contre le pipeline Niger-Bénin. Survenue le mercredi 12 juin à Tibiri, elle a fait six morts côté nigérien, tous membres d’une patrouille de surveillance du pipeline. Un militaire a également été pris en otage.

Alors qu’elle menait sa ronde de surveillance, une patrouille dédiée à la sécurisation du pipeline Niger-Bénin a été prise dans une embuscade, selon Strategic Stabilization Advisors. L’attaque, survenue mercredi 12 juin dans le département de Tibiri, lui-même située dans la région de Dosso, frontalière du Nigéria, a fait six morts, tous des militaires nigériens. Un soldat a été pris en otage.

Selon la même source, les assaillants sont arrivés à moto. Si aucun groupe terroriste n’a encore revendiqué l’attaque, Strategic Stabilization Advisors pense y voir la marque du JNIM. Elle intervient dans un contexte de crise diplomatique entre le Niger et le Bénin, où les autorités militaires nigériennes ont accusé leur voisin d’abriter des bases militaires françaises, soupçonnées de servir de cadre d’entrainement secret de terroristes visant à déstabiliser le CNSP, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État le 26 juillet 2023. Sans fournir de preuves pour étayer ses allégations, Niamey s’appuie toutefois sur cet argument sécuritaire pour maintenir ses frontières avec le Bénin fermées.

Par ailleurs, l’arrestation la semaine dernière de cinq ressortissants nigériens, présentés par Cotonou comme des agents du CNSP et par le Niger comme des cadres de l’entreprise d’exploitation du pipeline, Wapco, consécutive à la levée par le Bénin de toutes les restrictions au chargement du brut nigérien, a aggravé la crise entre les deux pays. Les personnes interpellées au terminal de Sèmè Kpodji comparaissent ce jeudi devant le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Suite à leur arrestation, Niamey a coupé les vannes du pipeline de son côté. Résultat : le deuxième navire de chargement du pétrole issu des puits d’Agadem a été déconnecté du port de Sèmè, sans aucun chargement.

Alors que la partie chinoise, représentées par Wapco, filiale de la China national petroleum corporation (CNPC), est intervenue aux premières heures du blocage de l’embarquement du pétrole nigérien par les autorités béninoises (décidé en rétorsion à la fermeture de son côté de la frontière par Niamey), sa position de médiateur semble compromise. Le Niger, notamment à travers son ministre de la Justice, a en effet mis en doute la fiabilité du partenaire chinois depuis l’arrestation de ses ressortissants.

Teria News

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page