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Sénégal : cacophonie institutionnelle autour de l’éligibilité d’Ousmane Sonko

La Commission électorale nationale autonome (CENA) tacle la Direction générale des élections (DGE) en faveur d’Ousmane Sonko, avant d’être elle-même désavouée par le ministère de l’Intérieur. Que comprendre de la cacophonie institutionnelle autour de la réinscription de l’opposant sur les listes électorales ?

Depuis la décision, en date du 12 octobre, d’un tribunal de Ziguinchor ordonnant la réinscription d’Ousmane Sonko sur les listes électorales, le maillage d’institutions sénégalaises impliquées dans l’organisation des futures élections présidentielles se renvoient la balle au prix de contradictions qui laissent les Sénégalais pantois. Une pièce en plusieurs actes qui restaure au contexte national l’image de scène politique.

La CENA réprimande la DGE

C’était une victoire pour le camp Sonko qui n’avait pas reçu de si bonne nouvelle depuis le 12 octobre et la décision judiciaire tranchant en faveur de l’opposant. Mardi 31 octobre, la CENA avait demandé au ministère de l’Intérieur de rétablir l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales et de lui délivrer des documents essentiels pour sa candidature à la présidentielle de 2024. Dans une lettre envoyée à la DGE, l’institution avait ainsi estimé qu’Ousmane Sonko devait « jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits (qui y sont) attachés » et invité « la Direction générale des élections à prendre les mesures nécessaires pour faire tenir à la disposition du mandataire de Monsieur Ousmane Sonko et ce, dans les meilleurs délais, la fiche de parrainage ».

Ce faisant, la CENA retoquait la DGE laquelle, malgré la décision du Tribunal administratif de Ziguinchor, s’opposait à la délivrance des fiches de parrainage à l’attention de l’opposant en expliquant ne pas avoir de « compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral ». Une étape essentielle au dépôt de candidature en vue des prochaines échéances électorales.

Le ministère de l’Intérieur désavoue la CENA

Mais les espoirs des partisans d’Ousmane Sonko furent de courte durée. Dès le lendemain, le ministère de l’Intérieur, qui chapeaute la CENA, s’est en effet opposé à cette dernière, en se fondant sur l’arbitrage de la Cour suprême en date du 6 octobre.

Devant cette cacophonie administrative, l’équipe de défense d’Ousmane Sonko s’est tournée vers les institutions sous-régionales. Mardi 31 octobre, ses avocats ont ainsi contesté le refus de délivrance des fiches de parrainages à leur client devant la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La décision de la Cour est attendue d’ici le 6 novembre.

Teria News

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