Ousmane Sonko en route pour Dakar. Accompagné d’un cortège de partisans à pied comme véhiculés, l’opposant a quitté Ziguinchor pour rallier la capitale. La « caravane de la Liberté » ou ultime défi lancé au régime de Macky Sall qui promet d’y répondre avec « fermeté ».
Serait-ce son baroud d’honneur ? Après l’aggravation en appel de sa condamnation pour diffamation et l’ouverture de son procès pour viols et menaces de mort par contumace, clôturé par un réquisitoire de dix ans de prison ou 5 ans pour corruption de la jeunesse, les rêves présidentiels de l’opposant s’effritent sous les coups de butoir de la justice. Bien que désavouée par Ousmane Sonko comme illégitime, la campagne de désobéissance civile de l’opposant contre l’institution judiciaire n’ayant pas rencontré son public, ses décisions, même impopulaires, demeurent appliquées. Aussi sera-t-il difficile à l’opposant de s’y soustraire.
Direction Dakar pour la « bataille ultime »
« Où aura lieu le combat final ? Il aura lieu à Dakar. La stratégie que nous avons mise en place nous a permis de déjouer leurs plans, elle nous a permis de gagner du temps et elle nous a permis de remobiliser les troupes à travers le Sénégal. Ce n’est pas en restant ici à Ziguinchor que nous pourrons terminer définitivement le combat. Je vous demande de m’accompagner lorsque je rentrerai à Dakar. J’ai décidé d’aller par la route pour rentrer à Dakar. J’en profiterai pour m’arrêter dans toutes les régions en cours de route pour communiquer avec les populations. »
Ousmane Sonko
Qu’à cela ne tienne. Retranché depuis plusieurs semaines dans sa commune de Ziguinchor, le maire de cette ville de Casamance a appelé ses partisans à l’accompagner vers la capitale. Une « caravane de la Liberté » pour rompre sa retraite et lancer un ultime défi à Macky Sall. Cette fois, non pas dans les tribunaux, dénoncés comme acquis au pouvoir politique, mais sur son terrain de prédilection, à savoir la rue qui ne lui a jamais fait défaut.
500 kilomètres de provocation pour les autorités sénégalaises lesquelles ont promis une réponse sévère à toute tentative de trouble à l’ordre public. « Quoi qu’il en coûte, l’ordre public sera maintenu », a averti le porte-parole du gouvernement.
Affrontements avec les forces de l’ordre
Gaz lacrymogène contre jets de pierres. Prévisibles, des échauffourées n’ont manqué d’éclater en marge du convoi lancé vendredi. Lors d’une courte déclaration faite dans les environs de la localité de Goudomp, Ousmane Sonko a appelé les jeunes à rester « mobilisés ». « Notre liberté sera définitivement acquise dans neuf mois », a-t-il affirmé en faisant allusion à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024.
En attendant l’arrivée du convoi à Dakar, l’affrontement avec les autorités sénégalaises se fait aussi dans le cyberespace. Vendredi, le site de la présidence et plusieurs sites du gouvernement sénégalais ont été victimes d’une cyberattaque revendiquée par un ensemble se présentant comme la « Mysterious Team », reliée au fameux groupe de hackeurs « Anonymous ». Une attaque menée au nom de la lutte contre la dictature, selon le collectif.
Teria News