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Les États-Unis engagés aux côtés du Burkina Faso d’Ibrahim Traoré

Malgré les condamnations de principe contre son coup d’État, les États-Unis apportent leur soutien militaire au Burkina Faso d’Ibrahim Traoré. Objectif : éviter le scénario malien avec l’implantation du groupe Wagner mais aussi, reprendre le flambeau dans la région après l’éviction de la France.

Envoyé au front, au nom de l’Occident, dans sa guerre d’influence en Afrique contre les rivaux chinois, russe ou turque, Paris s’est vue progressivement évincée, notamment par un détricotage des accords militaires qui liaient l’Hexagone à plusieurs États en Afrique de l’Ouest et centrale. Soumis à une pression croissante exercée par l’insurrection djihadiste, aujourd’hui au contrôle de deux tiers de son territoire, le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré a fait de la riposte sécuritaire la priorité de son action.  

Toutefois, si Ouagadougou s’appuie, pour le moment, sur une stratégie endogène reposant sur les efforts conjugués de son armée régulière et de ses supplétifs, les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), l’exécutif ne peut se passer d’assistance, sinon directement au sol, du moins en termes d’équipement militaire, de renseignement et de formation.

Assistance militaire oui, mais indirecte

Décidé à éviter à tout prix le scénario malien, Washington joue un jeu d’équilibriste. S’il faut d’un côté, en particulier dans son bras de fer idéologique avec la Chine, défendre la posture d’apôtre de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, l’administration Biden redoute un effet de contagion avec l’implantation du groupe Wagner au Burkina Faso, après le Mali.

Sur une ligne de crête pour maintenir le peu de crédibilité qu’il lui reste sur le terrain de la défense des valeurs lorsque confrontées aux réalités implacables de ses intérêts nationaux, au Burkina Faso, Washington opte une réalpolitik discrète. Ainsi, des sociétés militaires privées américaines seraient engagées aux côtés des forces de police et de gendarmerie burkinabè pour soutenir leurs efforts dans la lutte contre les terroristes.

Selon l’ONG « Armed Conflict Location & Event Data Project », l’insurrection djihadiste au Burkina Faso a fait 3 600 morts entre 2017 et 2022. Perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda, l’État islamique et Boko Haram, les attaques terroristes ont tué 21 138 personnes au Sahel, principalement au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

« Nos VDP […] sont le Wagner du Burkina Faso »

« Nous avons foi à la solution endogène pour contrer l’insécurité. Nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS), nos Volontaires pour la Défense de la Patrie [auxiliaires de l’armée, ndlr] que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso »

Olivia Rouamba, ministre burkinabè des Affaires étrangères à l’envoyé spécial de la République tchèque pour le Sahel, lundi 23 janvier

Au cœur de la nouvelle stratégie du Faso : les 50 000 VDP sélectionnés ont été déployés sur le terrain après une formation de 14 jours. Ce nouveau cap sécuritaire s’adosse également sur une profonde réorganisation de l’armée burkinabè qui inclut notamment des audits et l’achat de moyens de combat terrestres et aériens.

Teria News

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