Le G5 Sahel ou G4 Sahel depuis le retrait du Mali, se réunit ce lundi à N’Djaména. Moribonde dès ses origines et éclopée depuis la défection de Bamako, l’organisation tente de se relancer. Mais sans le président Ibrahim Traoré.
Il a préféré rester chez lui. L’absence, ce lundi 20 février, du capitaine Ibrahim Traoré pèse sur un sommet qui s’apparente, au mieux à la rencontre de la dernière chance, au pire à un chant du cygne. La défection du président burkinabè de Transition, à peine compensée par son ministre de la Défense, augure de lendemains difficiles pour une organisation enterrée par Mohamed Bazoum en mai 2022. Réagissant à l’impact du retrait malien, le président nigérien déclarait alors : « Le G5 Sahel est mort ».
Quelques jours auparavant, Bamako en avait en effet claqué la porte pour protester contre ce que ses autorités ont estimé être le piratage de l’institution, notamment matérialisé par le refus des autres pays membres de permettre au Mali d’en assurer la présidence tournante. Le Tchad, dont la présidence se terminait en février 2022, n’avait ainsi jamais passé le témoin au Mali.
Relancer le G5 Sahel envers et contre tout
« L’objectif assigné à cette réunion de Haut Niveau dans la capitale tchadienne est de redynamiser les activités de cette institution mises en veilleuse depuis quelques mois par de nombreuses difficultés d’ordre administratif autour des réunions statutaires et par l’expiration du mandat de la Force conjointe depuis juillet 2022 ; les derniers développements de la situation au Mali et de son retrait de l’organisation sous-régionale en mai 2022 ont obéré la capacité du G5 de mener ses opérations »
Présidence du Niger
Ambitieux, l’objectif affiché de ce sommet extraordinaire, le premier depuis 2021, apparait d’emblée comme une gageure. Sont présents : le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, le ministre burkinabè de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly et le président tchadien de Transition, le général Mahamat Idriss Déby, également hôte du sommet.
La rencontre a été précédée par une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel tenue le 18 janvier, à l’issue de laquelle a été convenu de soumettre plusieurs résolutions au sommet, dont la mobilisation de ressources, principal frein à l’opérationnalisation de l’organisation, la poursuite des efforts de développement et la lutte contre les impacts du dérèglement climatique.
Également au menu du sommet, la montée en puissance de la Force conjointe, appelée à en être l’instance opérationnelle. Ajoutés à la création d’un état-major de coordination basé à Niamey, 14 nouveaux bataillons devraient être opérationnels dont 5 au Burkina Faso et 5 autres au Niger. Mais la réintégration du Mali est au centre des débats. Sans Bamako, difficile voire impossible en effet de prétendre mener une lutte efficace contre l’extrémisme violent dans la région.
Teria News