Des militaires français habillés comme les soldats de Barkhane et dépeints comme venus piller des ressources dans le second volet de Black Panther. Sébastien Lecornu, ministre français des Armées dénonce une « représentation mensongère et trompeuse » de la France.
Pour celles et ceux qui se sont rendus dans les salles de cinéma fin 2022 pour regarder le deuxième opus de la franchise Black Panther, intitulé Wakanda Forever, quelques scènes en particulier ont titillé la fibre politiques des plus versés dans l’actualité du continent africain. En effet, ce second volet du blockbuster des studios Marvel déroule un scénario aux accents très géopolitiques en mettant en scène le royaume fictif Noir de Wakanda, attaqué par des mercenaires Blancs.
Habillés comme les soldats de l’opération Barkhane déployés au Mali jusqu’en août 2022, ces derniers y sont dépeints comme venus piller le « vibranium », précieux métal et ressource exclusivement trouvée dans cette nation Noire prospère. Dans une scène suivante représentant un forum international ressemblant au Conseil de sécurité des Nations unies, la reine du Wakanda, incarnée par Angela Bassett, rend les mercenaires capturés, alors à genoux, à la représentante de l’Hexagone.
Protestations tardives du ministère français des Armées
Ces scènes de Wakanda Forever mobilisent un narratif particulièrement répandu en Afrique de l’Ouest et nocives à l’image de la France sur le continent.
« Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces Armées. Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes. »
L’entourage de Sébastien Lecornu a de plus, souligné « la colère du ministre en voyant le film ». Le ministère reconnait toutefois la liberté d’une « œuvre artistique » dont la France ne réclame ni le retrait, ni la censure.
La réaction du ministre français des Armées intervient 3 mois après la sortie de Black Panther, Wakanda Forever, le 11 novembre dernier. Elle a été suscitée par les récentes publications du journaliste Jean Bexon qui, regrettant le silence des autorités françaises sur le sujet, a dénoncé « une attaque informationnelle grave qui décrédibilise la présence militaire française au Mali ».
Teria News