« En soutenant les terroristes en Libye, la France a favorisé le terrorisme en Afrique », estime Sergueï Lavrov. Une riposte aux accusations d’Emmanuel Macron qui accuse la Russie d’être à l’origine de l’expulsion de l’opération Sabre par le Burkina Faso. Le ministre russe des Affaires étrangères accuse également la France d’héberger, elle aussi, des sociétés de mercenaires.
Si France et Russie sont officiellement des pays « amis », les joutes verbales entre les deux puissances fusent depuis le réinvestissement de Moscou en Afrique et plus récemment, depuis la décision des nouvelles autorités burkinabè de déchirer l’accord qui encadre la présence de l’opération Sabre sur son sol.
Lorsqu’interrogé sur la demande du Burkina Faso, Emmanuel Macron a semblé botter en touche. Alors que la requête de Ouagadougou avait été reçue quelques jours plus tôt par Paris, le président français a préféré jouer la surprise en mettant les uns et les autres en garde contre toute tentative de « manipulation » de l’information. « Une spécialité de certains dans la région qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec (…) nos amis russes », a-t-il ajouté, indexant une nouvelle fois Moscou pour les revers de la diplomatie française en Afrique.
La réponse du berger à la bergère
« En soutenant les terroristes en Libye, la France a favorisé le terrorisme en Afrique. Il est triste que la mentalité coloniale et la stratégie ‘diviser pour mieux régner’ soient encore utilisées dans la politique étrangère de nos collègues européens et occidentaux […] C’est une question de politique étrangère, nous n’intervenons pas dans les affaires intérieures des autres pays. Les déclarations de Macron montrent que la France le fait »
Sergueï Lavrov, mardi 24 janvier à Mbaban, Eswatini
Ripostant aux procès qui entourent l’existence et les activités du groupe paramilitaire Wagner, le ministre russe des Affaires étrangères accuse également la France d’héberger, elle aussi, des sociétés de mercenaires. « Des sociétés militaires privées françaises opèrent en Eurasie », a-t-il affirmé, avant de déclarer : « On nous accuse de porter atteinte aux intérêts français en Centrafrique, au Mali et maintenant au Burkina Faso. C’est la mentalité que l’Union européenne applique partout dans le monde. Cette mentalité a également été utilisée pour l’Ukraine dans les années 2000. »
Insultante pour les opinions publiques du continent et exagérée en ce qui concerne l’influence russe sur le continent, la thèse de la manipulation des masses africaines par Moscou, principalement via les usines à troll de la galaxie Evguéni Prigojine, sulfureux patron de Wagner, a vécu, aux yeux des Français, comme du reste du monde qui présente à Paris un miroir pour l’inviter à revoir sa politique africaine.
Teria News