Le Burkina Faso demande le départ de l’armée française de son territoire. Ouagadougou donne un mois aux forces hexagonales pour organiser leur évacuation.
Depuis la prise de pouvoir, le 30 septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, comme pendant la présidence écourtée du colonel Damiba, plusieurs manifestations populaires rassemblant quelques centaines de personnes, dénonçaient la présence des troupes françaises au Burkina Faso et appelaient à la rupture de la coopération militaire avec Paris. Vendredi encore, une centaine de manifestants ont, pancartes en mains, réclamé le départ de l’armée française du sol burkinabè.
« Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier, l’accord qui régit depuis 2018, la présence des forces armées françaises sur son territoire […] Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023, donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè »
Agence d’information burkinabè (AIB)
De tiédeur à froid, puis rupture
En froid avec l’ambassadeur de France Luc Hallade, les autorités burkinabè avaient, officieusement, demandé au Quai d’Orsay son rappel. Malgré la visite, il y a une semaine, de la Secrétaire d’État en charge de la coopération, Chrysoula Zacharopoulou et le changement de ton professé, l’incendie diplomatique entre Paris et Ouagadougou n’a, de toute évidence, pas pour autant été éteint.
Depuis la prise de pouvoir du MPSR 2, le capitaine Ibrahim Traoré s’était engagé à « diversifier les partenariats », principalement en matière sécuritaire. Le désamour entre les nouvelles autorités burkinabè de Transition et la France était manifeste sur le terrain. Ainsi, « la dernière sollicitation [de Ouagadougou] remonte à juillet 2022 », a confié l’état-major français, ce qui marque une rupture nette entre la gouvernance sécuritaire de Paul-Henri Sandaogo Damiba et celle de son successeur. Discuté depuis novembre dernier, le retrait de la force spéciale Sabre, semblait d’ailleurs se confirmer.
Sur le front de la lutte contre l’insurrection djihadiste, la priorité de l’action publique, Ouagadougou a opté pour une riposte basée sur des volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces milices citoyennes ont d’ores et déjà été déployées sur le terrain aux côtés de l’armée régulière. Prudentes les autorités de Transition, n’ont jusqu’à présent pas annoncé le renforcement de leur partenariat sécuritaire avec la Russie ou avec le groupe paramilitaire Wagner.
Teria News